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DETAIL DE L'ARTICLE

Février 1844

Cours d'eau:Doller, Fecht, Giessen, Ill, Largue, Liepvrette, Mossig, Rhin, Thur
Date:Le 24 / 2 / 1844
Localités touchées:Thanvillé, Wangenbourg-Engenthal, Ostwald, Ensisheim, Selestat, Colmar, Strasbourg, Ammerschwihr, Ostheim, Ingersheim, Wihr-au-Val, Wintzenheim, Turckheim, Zimmerbach, Munster, Vieux-Thann, Cernay, Willer-sur-Thur, Bitschwiller-lès-Thann, Ensisheim, Sélestat, Colmar, Réguisheim, Merxheim, Horbourg-Wihr, Eguisheim, Heidwiller, Strueth, Mertzen, Saint-Ulrich, Herrlisheim-prés-Colmar
Causes:Fonte des neiges / redoux - Précipitations continues -
Conséquences:Dommages environnementaux - Dommages fonctionnels - Dommages matériels -
Source 1:Archives départementales du Bas-Rhin (ADBR), 3 M 1150, cité dans DDT 67, Fluvial.IS, "Cartographie des zones inondables du Giessen et de la Lièpvrette selon l’approche hydromorphologique", Strasbourg, 3 mars 2011.
 Inondations dues à la fonte des neiges. Les 1er et 2 mars 1844, les eaux de la Lièpvrette, du Giessen, de l'Ill et de ses affluents ont occasionné des dégâts. Le pont de Thanvillé a été complétement enlevé. La Mossig a fait interruption dans les quartiers bas de Wagenbourg. Ostwald est complétement submergé.
Source 2:DESCOMBES René, "L’eau dans la ville, des métiers et des hommes", Strasbourg, Ed. Ronald Hirlé, 1995.
 Pluies et fonte des neiges. L'Ill déborde d'Ensisheim à Selestat, quartier de la poissonnerie inondée à Colmar. Inondation dans les villages de la Hardt. Lors de cette inondation, le débit de l'Ill qui est en moyenne de l'ordre de 7 à 8 m3/s dans la traversée de Strasbourg, s'est elevé le 29 février 1844 à 275 m3/s à l'aval de la ville.
Source 3:CHAMPION Maurice, "Les inondations en France depuis le VIe siècle jusqu’à nos jours", tome 4, Paris, Dunod Éditeur, 1862.
 "A Ostheim, c'est la Fecht qui déborde et jette la terreur dans le village. Toutes les communes du Rieth sont inondées et les communications sont interceptées presque partout. Jamais on n'a vu les eaux aussi hautes ; elles marquaient hier, à Ostheim 0,13m de plus que les inondations de 1831. A Ammersweyer, la rivière a quitté son lit et s'est jettée par torrents sur la ville d'Ingersheim entrainant les arbres, les vignes, tous les obstacles qu'elle rencontrait."
Source 4:LIBLIN J., "Chronique du maréchal-ferrant Jean-Baptiste Hun, de Turckheim, 1273-1856", dans Revue d'Alsace, Fédération des sociétés d'histoire et d'archéologie d'Alsace, 1872.
 "1844 - Les 25., 26. et 27. février la Fecht est devenue tellement forte que les eaux ont causé de grands dégâts en beaucoup d'endroits. Le 27 elles ont entraîné le pont de Wihr-au-Val ; elles ont aussi eintraîné une partie des madriers d'encaissement longeant la maison de tir. Au dessus de prés de Wintzenheim, la Fecht a débordé et l'eau a coulé dans les jardins du canton Gemur ; elle en a enlevé les terres qu'il a fallu remplacer pour remettre les jardins en état. A Turckheim l'eau coulait au pied de tout le mur d'enceinte. La cause de cette grande crue s'explique par la pluie qui a duré quelques jours et le grand vent qui ont fondu les naiges de la montagne. A la vérité, l'hiver n'a pas été rude, mais il a duré longtemps."
Source 5:LAMEY Joëlle, "Caractéristiques, perceptions et acteurs du risque d’inondation : le cas de la vallée de la Fecht, XXème – XXIème siècles", Mémoire de Master (Histoire), Université de Haute-Alsace, Mulhouse, 2006.
 "Du 26 au 27 février 1844, les eaux de la Fecht atteignent la première assise supérieure du pont de Munster. Elles emportent le pont de Wihr-au-Val (déjà fragilisé en 1821) et changent de cours à la hauteur de Zimmerbach".
Source 6:Archives départementales du Haut-Rhin (ADHR), 7 S 11.
 Ponts et Chaussées, Arr. Colmar : "Route Dép. No. 12 de Colmar à Münster ; Fecht rivière". "Crue extraordinaire des eaux le 26 Fév. 1844" Les eaux au pont du Munster était considérable dans la soirée du 26.2. Elles se sont élevées jusqu'aux joints de la première XXX supérieure du pont. Le pont de Wir-au-Val a été émporté le 26.2. A Turckheim les eaux ayant atteint le longeron du pont ; elles ont déborder en amont sur la rive droite. Si elles avaient frais une brûche dans la chaussée une grande partie des eaux serait arrivé à Colmar par le canal. Dommages Turckheim : 30.000 frc. (…)
Source 7:CHAMPION Maurice, "Les inondations en France depuis le VIe siècle jusqu’à nos jours", tome 4, Paris, Dunod Éditeur, 1862.
 "Plusieurs villages de la vallée de Saint-Amarin avaient de l'eau à plus d'un demi-mètre au-dessus du sol. De mémoire d'homme, on ne se sovient pas d'une pareille inondation et d'un pareil désastre."
Source 8:Archives départementales du Haut-Rhin (ADHR), 1 P 443.
 Liste des pertes : Vieux-Thann, Cernay, Willer.
Source 9:Archives départementales du Haut-Rhin (ADHR), 2 S 208.
 Ponts et Chaussées, Dép. Haut Rhin, Arr. De Belfort, Commune à Willer, Rivière Thurr : Rapport : Les débordements ont été pur à les barrages établis dans le lit ; soit pour l'irrigation du prairies, soit pour l'alimentation des nombreuses et importantes usines de la vallée, attendu que les rives en amont ne sont pas partout suffisamment élevées au dessous de la côte(?) des barrages. Les eaux détournés de leur cours naturel, viennent submerger les proprétés rurales, les routes et même des parties de village (de Willer). Le barrage qui est établi dans la Thur en amont du pont de Willer se trouve dans ce cas et, comme la route royale No. 66 (de Basle à Bar-le Duc) entre Willer et Bitschwiller, et ce dernier village ont été submergés lors de la crue du 26 février 1844, les dégradations et les dommages qui sont resultés et qui peurent encore résulterde cet état des choses.
Source 10:CHAMPION Maurice, "Les inondations en France depuis le VIe siècle jusqu’à nos jours", tome 4, Paris, Dunod Éditeur, 1862.
 "A la fin de février et au commencement de mars 1844, les inondations sévirent avec une certaine intensité en Alsace et Lorraine, ainsi que le constatent les extraits suivants des feuilles publiques. "La fonte des neiges, suivie de quelques jours de pluies torrentielles, occasionne en ce moment (29 février) une inondation presque générale de la plaine Alsace et cause de grands dommages. De toutes parts on annonce les ravages que font les eaux dans nos campagnes. L'Ill a débordé depuis Ensisheim jusqu'à Schlestatt. Toute cette étendue ne forme qu'un seul lac qui menace d'envahir la partie basse de Colmar. Hier, au pont de la Thurr, l'eau menacait de rompre la digue et de se jeter en ville ; le canal de la Poissonnerie a débordé et inonde ce quartier"." "Ce danger [dommages aux chemins de fer] est commun encore à plusieurs villages de la Harth, Reguisheim, Merxheim. - Le 29 février, on a éprouvé à Horbourg tous les ravages du fléau de l'inondation. Dans la partie inférieure du village, l'eau entrait par les croisées du rez-de-chaussée d'une manière si subite que tout le monde a été pris à l'improviste."
Source 11:Archives départementales du Haut-Rhin (ADHR), 1 P 443.
 Liste des pertes : Horbourg, Eguisheim, Colmar
Source 12:Archives départementales du Haut-Rhin (ADHR), 7 S 21.
 Colmar : quartier de la poissonerie sous les eaux, Réguisheim et Horbourg : l'eau atteignit la hauteur des fenêtres. Les communes de l'arrondissement d'Altkirch ont été plus sérieusement touchées.
Source 13:Archives départementales du Haut-Rhin (ADHR), 7 S 21.
 Ponts et Chaussées, Arr. De Colmar : Rapport : Route Dép. No. 1, Colmar-Bâle (oriquice et Borne, No. 11). Bornes No. 2, 3, 4, 5. Jamais aucune inondation n'était arrière dans la localité où les differentes submersions ont en lieu. L'arrière de cell-ci peut être attribué à la puissance même des eaux qui depuis de longues années n'avaient atteint une hauteur pareille, à l'abaisement et à quelques parties faibles de la digue de la rivière de Thur, en amont du pont de cette rivière. En effet, la rivière ne pourant plus contenir les masses d'eau, dépassait et rompait cette digue sur divers points, mais notamment à l'écluse de Herlisheim et roulait avec rapidité son trop-plein sur les parties sus-nommées de la route, en courrant d'une nappe d'eau la plaine situeé entre elle et la ville de Colmar.
Source 14:Archives départementales du Haut-Rhin (ADHR), 7 S 21.
 Ponts et Chaussées Arr. Altkirch à Ingenieur en chef Colmar (M. Leger) : Les eaux de la Doller ont été fort hautes ; pas des dégâts.
Source 15:Archives départementales du Haut-Rhin (ADHR), 7 S 21.
 Ponts et Chaussées Arr. Altkirch à Ingenieur en chef Colmar (M. Leger) : L'Ill n'est sortie de son lit.
Source 16:Archives départementales du Haut-Rhin (ADHR), 7 S 21, cité dans WITH Lauriane, "Gestion et prévention du risque d’inondation : l’exemple du Plan de Prévention des Risques de la vallée de la Largue", Mémoire de Master (Histoire), Université de Haute-Alsace, Mulhouse, 2006.
 La pluie et la fonte des neiges ont provoqué l’inondation de la route départementale n°10 à la hauteur de Heidwiller. Cela résulte, d’une part, de la position de la route qui aurait du être exhaussée à cet endroit et d’autre part, au fait que des ponceaux tombés ont été remblayés en terre, ce qui empêche l’écoulement des eaux de tous les marais dont les rives de la Largue sont couvertes. Cette crue a finalement été sensiblement nulle dans le reste de la vallée.
Source 17:Archives départementales du Haut-Rhin (ADHR), 1 P 449, cité dans WITH Lauriane, "Gestion et prévention du risque d’inondation : l’exemple du Plan de Prévention des Risques de la vallée de la Largue", Mémoire de Master (Histoire), Université de Haute-Alsace, Mulhouse, 2006.
 Chaque année, chaque département dresse un état des pertes éprouvées, cela permet ensuite de faire un bilan pour le pays entier. L’estimation totale des pertes liées aux inondations au cours de l’année 1844, dans le Haut-Rhin, s’élève à 154 870,89F. et la quantité totale de secours accordée est de 19 266,90F. Cela équivaut à dire que le montant des pertes a été 8 fois plus important que celui des secours accordé. Nous disposons de quelques chiffres pour certaines communes de la vallée de la Largue : •Strueth : La quantité de secours accordée s’élève à 960,13F. (soit 4,98 % du montant total des secours accordé) pour des pertes évaluées à 8661F. •Mertzen : La quantité de secours accordée s’élève à 406,48F. (soit 2,1% du montant total des secours accordé) pour des pertes évaluées à 9775F. • Saint Ulrich : La quantité de secours accordée s’élève à 789,16F. (soit 4,09 % du montant total des secours accordé) pour des pertes évaluées à 18 978,28F.
Source 18:CHAMPION Maurice, "Les inondations en France depuis le VIe siècle jusqu’à nos jours", tome 4, Paris, Dunod Éditeur, 1862.
 "A Herlisheim l'inondation a envahi le village et devient d'autant plus menancante que le chemin de fer, en remblais assez élevés de ce coté, empêche les eaux de s'étendre dans la montagne."
Source 19:Archives départementales du Bas-Rhin (ADBR), 111 AL 11.
 Rapport de l’ingénieur de l’arrondissement Nord des Travaux du Rhin relatif aux effets de la crue du Rhin du 28 au 29 février 1844, 2 mars 1844, Strasbourg : « Les eaux du Rhin qui quelques jours auparavant se trouvaient à peu près au niveau le plus bas connu, se sont rapidement élevées les 25, 26 et 27 février, et ont atteint leur maximum dans la journée du 28 février entre Rhinau et la Wantzenau, et dans la matinée du 29 février entre la Wantzenau et Lauterbourg. Dans cette crue subite la hauteur du fleuve est demeurée un peu inférieure au niveau qui avait été observé pendant les principales crues de 1843 ; et jusqu’à ce moment nous n’avons à signaler qu’un seul endroit qui ait eu à souffrir des attaques violentes du thalweg (...) ».

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