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DETAIL DE L'ARTICLE

Juillet 1955

Cours d'eau:
Date:Le 12 / 7 / 1955
Localités touchées:Albé, Blienschwiller, Dambach-la-Ville, Nothalten
Causes:Fortes précipitations - Orages -
Conséquences:Dommages environnementaux - Dommages fonctionnels - Dommages matériels -
Source 1:Archives départementales du Bas-Rhin (ADBR), 456 D 18.
 Lettre du Secrétaire Général pour le Préfet du Bas-Rhin au directeur des contributions directes et du cadastre à Strasbourg, 1er septembre 1955 (?) : « Objet : Calamités agricoles – Inondations dans l’arrondissement de Sélestat. Mon attention a été appelée sur les dégâts causés par les inondations du mois de Juillet aux agriculteurs et viticulteurs des communes d’Albé, Blienschwiller, Dambach-la-Ville et Nothalten. (...) »
Source 2:Archives départementales du Bas-Rhin (ADBR), 456 D 18.
 Lettre du Sous-préfet de Sélestat au Préfet du Bas-Rhin, 26 août 1955, Sélestat : « Comme suite à votre lettre précitée, j’ai l’honneur de vous faire connaître que les dégâts subis par les agriculeurs dans mon arrondissement, lors des inondations du mois de juillet consécutives à des orages enssentiellement locaux, ne nécessitent pas l’intervention d’un arrêté du Ministre de l’Intérieur en vue de délimiter les zones sinistrées. Cet arrêté aurait permis aux agriculteurs d’obtenir des prêts spéciaux conformément à votre circulaire du 11 juin 1951. Par contre, tous les sinistrés désirent obtenir des allègements fiscaux. Je vous serais obligé devouloir bien intervenir auprès de M. le Directeur des Contributions Directes pour que des remises gracieuses ou des dispenses de droits soient accordées aux agriculeurs et viticuleurs des communes d’ALBE, BLIENSCHWILLER, DAMBACH-LA-VILLE et NOTHALTEN (...) ».
Source 3:Archives départementales du Bas-Rhin (ADBR), 456 D 18.
 Lettre du Sous-préfet de Sélestat au Préfet du Bas-Rhin, 19 juillet 1955, Sélestat : « J’ai l’honneur de vous confirmer q’un violent orage s’est abattu sur le village de NOTHALTEN et ses environs, mardi, 12 juillet 1955. Les dégâts ont été importants tant en ce qui concerne les propriétés publiques que les biens privés. Vous trouverez, sous ce pli, un rapport succinct de M. le Maire de NOTHALTEN. (...) Les mesures ont été arrêtées en vue d’une remise en état de la route départementale n° 35 traversant le village ainsi que des chemins ruraux et vicinaux. (...) Les dégâts subis par les particuliers, quoique très importants, ne demandent pas de secours immédiats en espèces, sauf en ce qui concerne les sœurs-garde-malades au profit desquelles je vous serais obligé de vouloir bien faire verser un secours de 20.000 Fr. C’est notamment le matériel agricole qui a le plus souffert, machines, électriques submergées et remplies de boue (...) ».
Source 4:Archives départementales du Bas-Rhin (ADBR), 456 D 18.
 Rapport relatif aux dégâts causés par l’orage du 12 juillet 1955, mairie de Nothalten : « Le mardi, 12 juillet 1955, un orage d’une violence extrême s’est abattu sur la région de Nothalten. Une pluie torrentielle mêlée de grêle tombait pendant 75 minutes. D’énormes masses d’eau dévalaient les pentes du vignoble et se précipitaient vers le village qui fuit en partie inondé. Partout, sur son passage, l’eau a causé les plus graves dégâts. Les dégâts agricoles sont de loin les plus importants : 110 hectares de vignes ont été ravinées. Il est impossible de traduire ce dommage par des chiffres bien qu’il soit très important si on songe que c’est la meilleure terre et les engrais qui sont perdus. 7 ares de vignes ont été complètement arrachés de même que 27 ares de pommes de terre, 4 ares de betteraves et 7.5 ares de jeunes plants de vignes en pépinière. Les prés ont également souffert. La récolte de foin a été détruite (ou bien le foin emporté par les eaux ou bien recouvert de terre) sur une surface de 10.26 hectares. Ne sont pas compris dans ce chiffre les prés embourbés, mais dont le foin a pu être rentré avant la catastrophe. 42 ares de jardin ont été détruits – il n’y aura aucune récolte. D’autre part des produits récoltés et des approvisionnements ont été emportés pour une somme de 42.000 francs. Les animaux de basse-cour qui n’ont pu être sauvés à temps furent noyés ou emportés pour une valeur de 82.000 francs. (Je ne cite que les sœurs garde-malades qui déplorent la perte de 6 lapins, 5 canards, 7 poules et 11 dindes). Beaucoup de produits chimiques, des engrais, des produits de lutte contre les maladies ont été détruits, pour une valeur de 57.000 francs. »
Source 5:Archives départementales du Bas-Rhin (ADBR), 456 D 18.
 Procès-verbal de visite de la gendarmerie nationale relatif aux dommages causés à Nothalten par un orage, adressé au Préfet du Bas-Rhin et au Sous-préfet de Sélestat, 16 juillet 1955, Sélestat : « (...) A la suite du violent orage qui a éclaté hier douze juillet courant, vers douze heures trente minutes, sur la région, notre localité a été particulièrement touchées. De nombreux vignerons du village ont subi des dégâts considérables qui ne peuvent être évalués à l’heure actuelle. De nombreuses vignes ont été saccagées par la grêle. Nous estimons approximativement que la moitié du vignoble a subi de 50 à 90% de dégâts. Par l’évacuation de l’eau de cet orage environ trois kilomètres de chemins ruraux ont été ravinés, certains jusqu’à une profondeur de plus d’un mètre par endroits. Le C.D. 35 a été recouvert de gravats sur une longueur de 200 à 250 mètres répartis sur plusieurs points. A certains endroits la couche de gravier dépassait un mètre de hauteur. On estime à plusieurs milliers de mètres cubes les matériaux amenés par l’eau sur la route du vin, matériel que les Ponts et Chaussées s’emploient à déblayer en ce moment. La circulation avait été interrompue de 14 à 19 heures. Une cinquantaine de caves ont été inondées, certaines avaient de l’eau à plus de deux mètres de hauteur. Des foudres pleins de vin ont été déplacés de leurs chantiers, quelques vignerons ont perdu du vin. (...) J’ajoute d’autre part que des pierres jusqu’au poids d’une tonne environ ont été entraînées par l’eau des ruisseaux transformés en torrents. Des arbres fruitiers ont été déracinés et emportés. De nombreux jardins sont dévastés et la terre arable emportée, à certains endroits le rocher est à nu. Même approximativement je ne puis évaluer les dégâts causés par cet orage, à mon avis je ne puis évaluer les dégâts causés par cet organe, à mon avis ils seront de plusieurs dizaines de millions. (...) ».
Source 6:Archives départementales du Bas-Rhin (ADBR), 456 D 18.
 Rapport de l’Adjudant-Chef DEMANGEON, Commandant provisoirement la Section de gendarmerie de Sélestat, relatif à un sinistre important (inondation) survenu à Nothalten, 13 juillet 1955, Sélestat : « Le 12 juillet 1955, vers 12h30, un orage très violent s’est abattu sur le territoire de la commune de Nothalten (Bas-Rhin). Pendant une heure trente minutes, une pluie torrentielle n’a cessé de tomber. A la suite de cette importante chute de pluie, une inondation de toutes les artères de la localité s’en est suivie. La majeure partie des caves et rez-de-chaussées des immeubles ont été remplis d’eau, dont la hauteur d’eau a atteint à certains endroits : 1m50. Aucune perte de vie humaine n’est à déplorer. Aucune personne n’a été blessée. Pas de perte de gros bétail. Les chemins ruraux sont ravinés sur une distance de plus de 3 kms. En certains endroits, la profondeur du ravinement atteint 1m50. Le C.D.35, traversant la localité, a été recouvert sur une distance de 250 mètres par la terre provenant des chemins ruraux et du vignoble. La couche de terre atteignait par endroit une hauteur de 0m60. La circulation a été interrompue sur le C.D.35 de 14 à 19 heures. Les Services des Ponts et Chaussées avaient mis en place des barrières de déviation et ont déblayé la partie du C.D.35 qui était obstruée. Le vignoble a particulièrement souffert. Une partie est anéantis dans la proportion de 90 % et une autre partie dans celle de 50 %. (...) Le montant des dégats ne peut être estimé actuellement. Une expertise est nécessaire. Néanmoins, une première estimation des dégats, situe le montant à plusieurs dizaines de millions de francs. Les motos pompes ont été mises en action, à (...) de vider les caves remplies d’eau (...) ».

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