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DETAIL DE L'ARTICLE

Octobre 1778

Cours d'eau:Doller, Fecht, Ill, Lauch, Liepvrette, Rhin, Thur
Date:Le 25 / 10 / 1778
Localités touchées:Mulhouse, Illzach, Strasbourg, Masevaux, Thann, Guebwiller, Ensisheim, Turckheim, Ingersheim, Cernay, Ostheim, Sainte-Croix-en-Plaine, Neuf-Brisach, Wintzenheim, Pont d'Aspach, Sélestat, Issenheim, Lautenbach, Murbach, Munster, Lièpvre
Causes:Précipitations continues -
Conséquences:Dommages environnementaux - Dommages fonctionnels - Dommages matériels -
Source 1:DDT 67, Fluvial.IS, "Cartographie des zones inondables du Giessen et de la Lièpvrette selon l’approche hydromorphologique", Strasbourg, 3 mars 2011.
 Inondation à Lièpvre ; la Liepvrette charrie des corps humains et des bestiaux. 100 000 livres de dégâts.
Source 2:DESCOMBES René, "L’eau dans la ville, des métiers et des hommes", Strasbourg, Ed. Ronald Hirlé, 1995.
 "Le Rhin et l'Ill débordent encore fin octobre 1778 en Alsace : sur le Pont Saint-Nicolas à Strasbourg figure le repère de cette crue de 1778 (figure aussi la crue de 1882)".
Source 3:LE MINOR Jean-Marie, "Repères de niveaux d’inondation à Strasbourg (XVIIe-XXe s)", Cahiers alsaciens d'archéologie d'art et d'histoire, n° 37, 1994.
 Strasbourg : "Les principales crues du dix-huitième siècle sont celles du 4 décembre 1780 et du 28 octobre 1778."
Source 4:GRAF Matthias, "Geschichte der Stadt Mühlhausen und der Dörfer Illzach und Modenheim im oberen Elsasse", Mulhouse, J.Rissler & Komp., 1819-1826.
 "Entstand durch anhaltenden Regen vom 23. bis auf den 25. Weinmonat eine so große Ueberschwemmung, daß sich Niemand einer ähnlichen erinnern wusste. Mülhausen und Illzach standen größtenteils unter Wasser. Ein Joch der Dollerbrücke sank ein. Auch in der Umgebung ward viel Schaden verursacht."
Source 5:HOFER Josué, Commission de publication des archives de Mulhouse, "Le vieux Mulhouse : documents d’archives", Vol. 3 Mülhauser Geschichten 1741-1797, Mulhouse, Veuve Bader & Cie, 1999.
 "Wegen dem anhaltenden Regen von Freitag Abends den 23. bis Sontag Abends den 25. Octobris 1778, auch bey starkem Wind, sind die Waßer so stark angelaufen, daß niemand sich einer solchen Ueberschwemmung zu erinnern wußte. Das Waßer schwellte sich in der Stadt bis an den Eken der Mezig an der Bekengaßen, und in der Wagnergaßen bis an den Gänßplaz. Die Illzacher Bleiche war ganz überschwemmt und litte großen Schaden, alle Waßerbord wurden beschädiget, und an der Dollerbruken sank eines von den Jochen. Halb Illzach stund 2 bis 3 Schuh in dem Waßer, und an den Früchten in den Scheunen allda geschah großer Schaden. Die Doller, die Thur und die Lauch richteten in Maßmünster, in Than und in Gebwiler großes Unheil an, so daß in jedem dieser Orten viele Häuser weggerißen wurden. Insonderheit ward die schöne steinerne A° 1730 über die Doller erbaute Exenbruk auf der Landstraß nach Belfort wegen den allzuengen Jochen weggerißen und die Illbruke zu Ensißheim kam auch weg. Ueberhaupt war der Schaden im Land an Gebäuen, Bruken, Mühlen, Teuch und Dämmen ungemein, und erforderte dieses Gewäßer in Ansehung der allseitigen Reparationen großem Kosten ; doch waren wir bey diesem Unglükgegen anderen Orten des Elsaßes, Gott sey Dank, den Schaden betreffend noch einigermaßen glücklich."
Source 6:LEHMANN Camille, "Chronique des inondations à Mulhouse (1470-1966)", dans Bulletin du Musée Historique de Mulhouse, n° 75, 1967.
 Le 25 octobre 1778, des masses d'eau, qui ont envahi la ville et les environs, ont causé de grands dégâts. Plusieurs maisons et ponts ont été endommagés. Une fois de plus. le pont de la Doller a souffert (Mathieu Mieg).
Source 7:WALTZ Andreas, BILLINGS Sigmund, "Kleine Chronik der Stadt Colmar", Colmar, J. B. Jung & Cie., 1891.
 "Nachdem es in diesem Monat viel und insonderheit Sonntags, den 25. sehr stark geregnet und gewindet hatte, wuchs das Gewässer den 26. so groß, dass es zu Thüringheim [Türkheim] die Brücke über die Fecht, im Thal viel Holz, zu Ingersheim die Kapelle und Reben, die Ketzmersbrücke etc. weggenommen hat. Die ganze Aue war ein See, man fuhr in Weidlingen die Straße hinauf gegen der Thurbrücke."
Source 8:HOFFMANN Charles, "L'Alsace au dix-huitième siècle au point de vue historique, judiciaire, administratif, économique, intellectuel, social et religieux", Vol. 1, Colmar, H. Huffel, 1906-1907.
 Citation de Chauffour [source non mentionnée]: "Ce qu'il y a de plus effrayant, ce sont les éruptions des eaux souterraines de nos montagnes, telles qu'on les a vues en 1740 et 1778, qui ont emporté des parties de maisons, des murs de villes, des ponts de pierre, soulevé des tombes dans églises, à Masevaux, Aspach, Thann, Cernay, Guebwiller, Murbach, Turckheim, Ingersheim, Ostheim, rompu toutes communications de Colmar à Turckheim, Sainte-Croix, Brisach. On voyait des torrents d'eau s'écouler du haut des montagnes, où on n'en avait jamais vu la moindre source. Le Magistrat de Colmar écrivait à l'Intendant le 30 octobre 1778 : "Nous venons d'essuyer un débordement d'eaux dons nous ne connaissons pas d'exemple. Plus des trois quarts de notre ban ont été submergés et les chaussées de Sainte-Croix et de Brisach impraticables les 25, 26 et 27 du courant. Des torrents d'eaux ont passé au travers de tous les jardins, vignes, bois, prés, terres labourables qui avoisinent les trois rivières de la Lauch, de la Thur et de l'Ill: elles n'en faisaient plus qu'une. Dans cette partie, le grand mal est tombé sur les particuliers dont les légumes encore existants dans les jardins, sont perdus; une grande quantité de clotûres emportées; les terres dégradées. Le grand mal pour la ville s'est fait par la Fecht qui côtoie notre ban depuis sa sortie du val de Munster jusqu'à vers Ostheim. Ce torrent a coupé la tête de notre canal des moulins et l'a détruit totalement jusqu'à la seconde usine qui a été en plus grande partie emportée. Les deux ponts de la ville de Turckheim, celui qui sert de communication à la chaussée et qui est à notre charge, sont emportés. Celui d'Ingersheim a resté seul et la rivière s'est formé un nouveau lit au dépend des héritages de la plaine … La plus forte partie de la Haute-Alsace est dans le même cas, surtout celle des vallées". En 1778, à Lautenbach, la Lauch enleva neuf maisons.
Source 9:Archives départementales du Haut-Rhin (ADHR), C 1192.
 Plan Ponteau Wintzenheim (Kuhläger), que les eaux du 25.10. 1778 ont detruit.
Source 10:Archives départementales du Haut-Rhin (ADHR), C 1192.
 Pont de charpente sur la Fecht en aval de Munster (ouverture : 14 toisses, 3 pieds ; largeur 13 pieds ; 2 culées, 3 palées) été detruit par l'inondation de 1778.
Source 11:KECH Maurice, "Aperçu des crues de la Lauch au XVIIIè siècle", dans S'Lindeblätt – Les cahiers du patrimoine du Haut-Florival, n° 4, 1990.
 "Am 25. und 26. Oktober 1778 nahm eine tragische Überschwemmung der Lauch alles auf ihrem Weg hinweg. Einem Schreiben des stellvertretenden Direktors der Straßenbauverwaltung vom 26. Februar 1783 sind das Ausmaß der Katastrophe und die deswegen durchzuführenden Arbeiten zu entnehmen (3). Die Gewässer, waren 7 Fuß über ihren normalen Stand angeschwollen und hatten den größten Teil der Wiesen und andere Besitzungen zerstört, die die Fruchtbarkeit des Bodens ausmachten; das ganze Tal war mit Kiesbänken und Steinen verschüttet, die Wege und Brücken zerstört."
Source 12:Archives départementales du Haut-Rhin (ADHR), 1 E 35/5.
 Bericht einer Expertenkommission (Schultheiß von Rädersbach, Gerichtsmann zu Bollwiller) zur Begutachtung der Schäden : - 16 Mannwerk Matten 2. Klasse (in Richtung Staffelfelden) sind in einer Höhe von 2-3 Schuhen mit "Kies und Stein" überdeckt. - 7 Mannwerk Matten "mittlerer Klasse" (in Richtung Staffelfelden) sind abgeschwemmt. - 30 Juch. Matten, mittlerer Klasse" in Richtung Sennheim überwiegend gäzlich ruiniert, etwa 7 Juch davon sind mit Ablagerungen überschüttet - weitere 45 Juch Matten (am Mühlbach der von Sennheim kommt) sind "völlig zerissen und ruiniert". - 30 Juch. Matten erster Klasse ("Stößen Matten") sind 4 Schuhe tief ausgefressen und teilweise mit Kies überschüttet. - 80 Juch. der "Augenmatten", erster Klasse, sind durch das Wasser "verderbt und hinweg genohmen", auf beiden Seiten der Thur, davon können etwa 5 Mannwerk nicht ohne große Kosten wieder instand gesetzt werden. - Jenseits der Thur daran anschließend, in Richtung des Colmarer Banns, sind etwa 9 Juch Matten erster Klasse völlig ruiniert und "hinweggenommen". - 27 Juch. Matten erster Klasse hat die Thur durch die Veränderung ihres Laufs weggenommen (vom Sennheimer Bann über die Sennheimer Matten). - Wenn dieser Ausbruch der Thur nicht geschlossen würde, würden weitere Matten ruiniert und überschüttet werden
Source 13:KUENY Louis, "Un météorologue alsacien au XIIIe siècle", dans Revue d'Alsace, Fédération des sociétés d'histoire et d'archéologie d'Alsace, 1903.
 "1778 - Dans la nuit du 25 octobre, il y a eu une inondation considérable, telle qu'on n'en a pas vu depuis mémoire d'homme. Des maisons emportées, des ponts, chaussées, vignes enlevés. Les vallées et la Lorraine ont les plus souffert. Cette crue d'eau, aussi effroyable que subite, a surpassé celle de 1740 et même celle de 1553, suivant les remarques faites à Mulhouse."
Source 14:BENOIT Arthur, "Les inondations dans le bassin supérieur de l'Ill en 1778 (la Doller, la Thur, la Lièpvre)", dans Bulletin de la Société d'histoire naturelle de Colmar, 1877/78, 1878.
 Lettre de Thann à la "Gazette d'agriculture et commerce", Paris : "Je me puis m'empêcher, Monsieur, de vous faire part du malheur arrivé de dimanche 25 du courant à la ville de Thann, et de vous présenter le tableau effrayant de cette calamité. Vers le cinq heures du matin, à la suite d'une pluie qui a duré, sans presque discontinuer, jours et nuits pendant trois semaines, les eaux qui étaient déjà très fortes, ont tellement augmenté, par l'effet d'un ouragan, que dans l'espace de trois heures toute la longeur de la ville qui borde la rivière des deux côtes, s'est vue menancée des plus grands dégâts. Les effets n'ont pas tardé à s'en suivre. Un pont de pierre très-beau, situé audessous de la ville et deux ponts de bois construits à neuf depuis l'année dernière, et qui servaient tous trois de communication avec un faubourg ont été emportés. La maison de ville qui était un édifice très-considérable a été entrainée; douze autres maisons ont subi le même sort. L'après-midi, le lit de la rivière ne povant plus contenir le volume qu'elle charriait ; les eaux, après avoir enlevé tout ce qui s'opposait à leur passage, sont entrées avec impétuosité par la grande rue du faubourg. Vers les dix heures du soir, le danger devint si pressant que plus de 500 personnes furent obligées de se retirer au couvent des Cordelier, qui est endroit le plus élevé de la ville. Au bout d'une heure, elles ne se crurent plus en sûreté dans cet asile, ayant perdu d'ailleurs l'spoir de pouvoir fuir ailleurs, toute retraite vers la montagne n'étant plus practicable. Mais heureusement, vers une heure du matin , les eaux se retirèrent avec une telle précipitation, que tout danger ayant cessé, chacun rentra chez soi. Ajourd'hui les eaux sont beaucoup diminuées, et leur écoulement fait découvir à chaque pas de nouveaux désastres. Les maisons qui ont pu résister au torrent, son presque toutes minées par la base. Plusieurs se sont déjà écroulées, d'autres menacent ruine. Toutes les caves de la ville ont été submergées. La vendange venait de rentrer. Les tonneaux dans lesquels le vin nouveau était renfermé , n'ayant pu être bouchés, à cause de la fermentation, la plus grande partie de ce vin a été perdue, malgré toutes les précautions qu'on a pu prendre pour le sauver. Rien n'a résisté à la violence des eaux ; dans pièces de vigne ont été arrachées, dans les prairies converties en plaines de gravier, et les jardins ne présentent plus que monceaux hideux de pierre et de sable. Je ne puis encore vous donner de plus grands détails sur ce qui est arrivé dans le dehors de notre ville, les communications étant coupées par la perte des ponts. Celui de pierre, mommé le pont d'Aspach, sur la route de Strasbourg à Belfort, est, ainsi que je vous l'ai dit, rompu. Les voyageurs, les courriers, tout est arrêté et le sera jusqu'à ce que la retaite des eaux rende les passages practicables. Il y aura de grandes dépenses et de grandes reconstructions à faire. On croit jusqu'à présent qu'il n'a péri personne, ce serait un grand miracle. Tous les environs ont éprouvé des malheurs semblables. La ville de Massevaux a aussi été maltraitée."
Source 15:Archives départementales du Haut-Rhin (ADHR), 1 C 1195.
 Pont d'Aspach détruit.
Source 16:Archives départementales du Haut-Rhin (ADHR), 1 C 1252.
 Plan des dégâts au pont d'Ensisheim.
Source 17:Archives municipales de Sélestat (AMSe), DD 160.
 Tout le ban inondé, en six endroits les chaussées sont détruites (Chaussée Colmar, Strasbourg).
Source 18:LIBLIN, J., GASSER A., "La Chronique de François-Joseph Wührlin, Bourgeois de Hartmanswiller (1560-1825). Fin", dans Revue d'Alsace, Fédération des sociétés d'histoire et d'archéologie d'Alsace, 1902.
 "In disem Jahr, an allerheiligen, hat es ein gross wasser geben so in 100 Jahr keines also gewesen ist es hat die Exbruckh genomen so mit Lauter quaterstein gemacht wahr, wie auch die Thanerbruckh so auch mit quaterstein gemaht war, unt das Rath hauss, unt vill hiser so am wasser gestanden seint, wie auch zu Gebwüler bey 15 heiser, unt Isenen ist gantz im wasser gestanten, das grosse wasser ist nicht nur alein vom starckhen Regen weter gekommen, dan sie haten vüll offnungen in den bergen gefünten so dass wasser aus den bergen komen wahr." (En cette année, à la Toussaint, les inondations ont été si grandes que depuis 100 ans on n’en a eu de pareilles. Le pont dit Exbruck, construit en pierres se taille, a été emporté, ainsi que le Thannerbruck, également contruit en pierres de taille. La maison commune et beaucoup d’autres maisons particulières qui étaient près de l’eau, ainsi qu’à Guebwiller près de 15 maisons et tout Isenheim étaient immergés. Cette grande crue ne pouvenait pas seulement des fortes pluies, car on a trouvé dans les montagnes beaucoup d’ouvertures d’où l’eau était venue.")
Source 19:HOFFMANN Charles, "L'Alsace au dix-huitième siècle au point de vue historique, judiciaire, administratif, économique, intellectuel, social et religieux", Vol. 1, Colmar, H. Huffel, 1906-1907.
 En 1778, à Lautenbach, la Lauch enleva neuf maisons.
Source 20:KECH Maurice, "Aperçu des crues de la Lauch au XVIIIè siècle", dans S'Lindeblätt – Les cahiers du patrimoine du Haut-Florival, n° 4, 1990.
 Les 25 et 26 octobre 1778 une tragique inondation emporta tout sur son passage. Une lettre datée du 26 février 1783 du directeur adjoint des Ponts et Chaussée fait l'inventaire de l'étendue de la catastrophe et définit les travaux à réaliser (3). Les eaux qui s'étaient gonflées au-delà de 7 pieds au-dessus de leur niveau ordinaire ont détérioré et détruit la majeure partie des prairies et autres possessions qui formaient la fertilité du sol ; toute la vallée est réduite à des plages de gravier et de morceaux de quartiers de rochers et de gros cailloux. Les chemins et les ponts ont été les uns dégradés et les autres emportés.. «Cette vallée -poursuit le technicien-, qui était jadis l'une des plus riches en fourrage et autres productions, n'offre plus que l'aspect de la nature en ruine et de l'aridité la plus complète. Les malheurs qui s'en suivent sont d'autant plus considérables pour les habitants qu'ils sont condamnés à éprouver les effets de cette détérioriation totale par la privation des fruits et denrées que leurs propriétés leurs procuraient». 1. L'étendue des dégâts. - La route entre le ruisseau du Gross-Sultzbach et le chemin de ce dernier a été emportée sur une longueur de 100 toises soit 195 mètres (tronçon A-B) (4). - La roule entre le chemin du Gross-Sultzbach et la scierie est partie avec les flots sur une longueur de 40 toises : 60 mètres (tronçon C-D). - En aval de la scierie, le chemin a partiellement disparu (section E-F). - La rive gauche entre le pont supérieur appelé Zeller-Mühlebrileke et l'entrée du canal des moulins de Lautenbach est endommagée et menace de s'écrouler à la prochaine grande crue. - Le chemin reliant Lautenbach et LautenbachZell a été emporté. A Lautenbach-Zell, les flots ont englouti une grange et une maison dans le Geffental. A Lautenbach, 4 autres maisons ont été emportées (section L-M)."

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