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DETAIL DE L'ARTICLE

Octobre – Novembre 1824

Cours d'eau:Bruche, Giessen, Ill, Moder, Non classé, Rhin, Zinsel, Zorn
Date:Le 30 / 10 / 1824
Localités touchées:Pfaffenhoffen, Obermodern, Strasbourg, Brumath, Selestat, Scherwiller, Diemeringen, Dalhunden, Bantzenheim, Chalampé, Kembs, Petit-Landau, Niffer, Ottmarsheim, Baldersheim, Battenheim, Illzach, Ruelisheim, Sausheim, Obermodern-Zutzendorf, Saverne, Neuwiller, Dossenheim-sur-Zinsel, Haguenau, Wissembourg, Ernolsheim-bruche, Benfeld, Mulhouse
Causes:Fortes précipitations - Orages - Précipitations continues -
Conséquences:Dommages environnementaux - Dommages fonctionnels - Dommages matériels -
Source 1:"Die grossen Ströme und Ueberschwemmungen in Deutschland, England, Frankreich, Russland und anderen Landern, im Jahr 1824". Leipzig, 1825, retranscrit par Maurice Champion "Les inondations en France depuis le VIe siècle jusqu’à nos jours", tome 4, Paris, Dunod Éditeur, 1862, cité dans METRAL Mathieu, "Connaissance et cartographie de l'aléa inondation de la Moder, entre Ingwiller et Pfaffenhoffen (Bas-Rhin)", Travail de fin d'études (ENGEES), Strasbourg, 2005.
 Un ouvrage allemand de 1825 fait état du phénomène pluvieux extraordinaire de l'automne précédent et de l'inondation qui suivit ; après un effroyable orage qui éclata le 26 octobre, une pluie torrentielle tomba pendant 2 jours. Les ruisseaux des montagnes se changèrent en torrents fougueux et inondèrent les plaines. Le village de Pfaffenhoffen fut entièrement submergé. Entre ce village et celui d'Obermodern on vit jaillir l'eau de la terre de 6 à 8 pouces de hauteur semblable à des fontaines jaillissantes, et les vagues, comme celles de la mer, roulaient sur les champs et les prairies. Les flots remplirent toutes les caves et entrainèrent tout ce qui s'y trouvait : beaucoup de maisons et de murs de clôtures furent renversés.
Source 2:DESCOMBES René, "L’eau dans la ville, des métiers et des hommes", Strasbourg, Ed. Ronald Hirlé, 1995.
 "(...) La crue d'octobre-novembre 1824 s'étend sur la plus grande partie de l'Europe en même temps. Strasbourg ne fut pas épargnée". Inondation conjointe avec l'Ill, la Bruche et la Moder. Le Dr. François Emmanuel Fodéré qui occupe la Chaire de médecine légale de la Faculté de Strasbourg écrit : "Aux alentours de Benfeld, ce n'est qu'un vaste lac ... mais là où ce lac par son étendue ressemble à une mer, c'est la plaine au milieu de laquelle est bâtie la ville de Strasbourg, qui se trouve entièrement isolée de tous les villages. Les eaux de la rivière de l'Ill qui ne peuvent plus s'écouler dans le Rhin, devenu monstrueux et dépassant ses digues, se sont répandues dans toute la campagne, et l'on ne peut circuler qu'en bateau le long des quais et dans les rues de la basse ville".
Source 3:Société d’histoire et d’archéologie de Brumath et environs, "Bulletin de la société d’histoire et d’archéologie de Brumath et environs", n° 31, 2003.
 La nuit du 29 au 30 octobre se distingue tristement dans les annales, en raison des terribles dégâts causés par les eaux dans la région de Brumath. Le 29 dans l'après-midi, la Zorn dévale la vallée en roulant des vagues de 2 pieds de haut, redoutables et majestueuses, qui se brisent contre la levée de la chaussée et qui transforment toute l'étendue des prairies de la vallée en un vaste lac. Les eaux montent d'heure en heure. Les eaux éventrent la route à plusieurs endroits, emportent 2 ponts et interrompent, 14 jours durant, la liaison routière avec Strasbourg. La rue de la Zorn et G. Stoskopf sont complétement inondées. Beaucoup de provisions sont détruites. De nombreuses maladies se développent à cause du temps humide qui a régné toute l'année.
Source 4:Archives départementales du Bas-Rhin (ADBR), 1 S 263, cité dans DDT 67, Fluvial.IS, "Cartographie des zones inondables du Giessen et de la Lièpvrette selon l’approche hydromorphologique", Strasbourg, 3 mars 2011.
 Rapport de l'ingénieur du 1er arrondissement sur l'état des routes royales et départementales à la suite des crues d'octobre et novembre 1824. Il concerne l'arrondissement de Selestat. Dans le dernière crue de 1824, un bras du Giessen considérable s'est formé sur la rive gauche en amont de la route départementale n°19 qui a eu a souffrir d'un choc direct et puissant dont les effets se sont étendus par érosion jusqu'au grand pont du Giessen où les eaux débordées sont rentrées dans le lit principal. Les crues ont tout détruit en aval de ce pont, le torrent divague avec violence et tend, avec des progrès inquiétants à s'ouvrir un nouveau lit en rive gauche, à la hauteur des banlieues de Scherwiller et Selestat.
Source 5:Archives départementales du Bas-Rhin (ADBR), 3 M 1150.
 Lettre de la Société de secours pour les inondés AUX AMIS DE L'HUMANITÉ, Strasbourg, le 20 novembre 1824. Un malheur immense pèse sur le Département du Bas-Rhin et les contrées qui l'avoisinent. Le fleau est d'autant plus effrayant qu'il embrasse une vade étendue de terrain, qu'il a exercé ses ravages à un point inconnu jusqu'a présent, et sur des contrées qui ne s'y attendaient pas, et qu'il a laissé les suites les plus funestes. La première terreur que les révolutions de notre globe ont rependue dans toutes les Âmes s'est axée sur les dommages immenses causés par les inondations qui en ont été les suites immédiates. Nous voyons autour Je notai la misère, la désolation et le désespoir ; et le malheur du prisent n'est pas ce qui nous doit affliger le plus. Un hiver long et humide nous menace, suivi peut-être d'un printemps qui n'y remédiera pas, et qui favorisera les foreurs des maladies contagieuses aies dune demeure humide, d'une nourriture malsaine et de l'abandon de soi-mute que l'excès du malheur a amené dans la classe la plus malheureuse, celle qui se soue à l'agriculture. Depuis le 25 octobre les pluies ne cessaient dans nos environs. Un orage qui s'était étendu du Haut-Rhin jusqu'au Palatinat, et qui se renouvelle deux jours de suite, en avait été le commencement. La quantité d'eau tombée pendant ces jours satura la superficie de la terre, et découla partout en ruisseaux. « Les sillons, nous écrit-on d'un endroit situé au pied des Vosges, sont devenus des rivières ; les rigoles dans nos pres, des torrens Tel est l‘aspect que présentaient plusieurs contrées. (...) ami fleuves larges taus inonda:mg aanit et entraînaient tout dans leur cours précipité. Les parties plus basses de notre Département, les plans « deviennent des lacs, dans lesquels on ne distingue plus les lits des rivières que par les courant, qui se jetèrent au hasard en franchissant toits les obsacles. Les débordemens furent si subits, si inopinés, que beaucoup de personnes se sont trouvées environnées d'eau et au milieu des flots au moment même où elles aperçurent les vagues tumultueuses s'approcher du point qu'elles occupaient. Les obstacles, les digues, les routes, les moulins, les usines, qui arrêtaient ces torrens, furent les causes de plus grands malheurs. Les vagues, avant de les surmonter, s'accumulent, et, en entrainent les instrument ; et les bâtimens, deviennent plus furieuses. Des arbres d'une scierie, soutenant quelques instant les bâtimens, sont emportés avec la maison et les machines, et enfoncent les murs des maisons d'un village situé à quelque distance. Des rangées de bois emportées, s'arrêtant devant les ponts, bouchent le passage pour augmenter sur leur derrière les flots, qui, à la fin, entraînent ces obstacles et se précipitent avec plus de force sur les villages qu'ils rencontrent. Telle est la situation d'une vingtaine de villages et de bourgs. Les maisons, à l'approche de ces nouveaux torrent, sont enfoncées et détruites, les autres remplies d'eau jusqu'au premier étage, les campagnes inondées, les routes coupées, les ponts emportés. Le village lui-même ne présente qu'un îlot submergé. La fureur des flots est telle, et l'approche si inopinée, qu'à peine les habitant peu-vent-ils se sauver dans les étages plus élevés. Leurs provisions, leurs meubles sont abandonnes, comme les écuries et les granges. Le bruit des vagues effraie les animaux domestiques; aucune force ne peut les faire sortir de leur demeure, qui se remplit d'eau jusqu'au plafond. Les bœufs, les vaches, les chevaux, la volaille, y étouffent ; à peine peut-on, dans quelques endroits, les sauver en les montant à force de bru dans les parties supérieures des maisons. D'autre part, ce sont lei troupeaux emportes dans les prairies, et submergés avec les bergers , qui n'ont pas le temps de les conduire dans les endroits élevés. C'est ainsi que le village de Diemeringen, au-delà des Vosges, a vu se noyer vingt et un boeufs et vaches dans les étables, pendant que les torrens emportèrent un troupeau de cent soixante-quatre brebis. Dans le Kraufthal, des familles entières n'ont pu échapper z ce malheur dans leurs habitations basses et creusées en partie dans les rochers. La Sorne, la Moder et la Zinzel, avec les autres rivières qu'elles reçoivent des vallées adjacentes, ont marqué leur cours sur ces désastres, et n'ont laissé qu'une longue trace de dévastations et de débris. Le Rhin lui-mème a été retenu par des travaux immenses exécutés sous les yeux de M. le Préfet du Département, qui, dans ces jours malheureux, était infatigable, guidait et encourageait partout les habitant. Son exemple les a retenus de céder à l'épuisement de leurs forces fatiguées par un travail qui durait fours et nuits, et qu'augmentaient encore l'anxiété et le désespoir. Pendant plusieurs nuits les cloches les ont rappelés aux endroits menacés, presque aussitôt qu'ils s'étaient abandonnés à un sommeil trompeur. Cependant quelques villages, construits en partie au-delà des digues, ont essuyé toutes les fureurs du Neuve, et les flots ont emporté à Thalhunden les habitations de seize familles de pauvres pécheurs. Déjà le Gouvernement a pris l'initiative en accordant des secours considérables et, sous les auspices des autorites locales, des sociétés se sont formées pour réunir les dons des concitoyens que Je mal a épargnés. Mais le malheur ne consiste pas seulement dans les pertes réelles causées par les inondations et par les torrens ; les suites de ce fléau sont plus à craindre. Les secours qu'on a pu trouver ne sont pas suffisans pour les éloigner, pour réparer les bâtimens, pour remplacer les animaux domestiques ensevelis dans les flots, ni pour entretenir les familles indigentes pendant un long hiver, quand les aliment let plus nécessaires sont par l'événement même à un prix plus élevé qu'ordinairement. C'est pour obtenir les moyens de satisfaire les besoins les plus pressans pendant ces mois malheureux que nous adressons nos prières aux amis de l'humanité éloignés du théâtre de ces ravagea, et que nous imploronleurs sentimens de bienveillance et de générosité. Les dons sont reçus par la maison Preuttel et Wurtz, à Paris, rue de Bourbon , no 17 , et a Londres, 30 Soho square, et versés entre les mains de MM. de Türckheim, banquiers et caissiers de la Société.
Source 6:FODÉRÉ François-Emmanuel, "Notice historique sur les inondations de l'année 1824, avec un essai sur les causes de ces inondations", Strasbourg, Imprimerie F. G. Levrault, extrait ou tiré de part de "Journal de la Société des sciences, agriculture et arts, du département du Bas-Rhin", 1825.
 "Il n'était pas encore question d'inondations, lorsque, dans les premiers jours de Septembre, je partis de Strasbourg pour aller présider les jurys de médecine du ressort de la faculté (section du Midi) ; j'ai vu successivement l'Ill, le Rhin, les rivières de Cernay et de Belfort, le Doubs, la Loue, l'Ain, la Loire, la Saône et le Rhône n'ayant encore aucun symptôme d'accroissement (...) En entrant dans le département du Haut-Rhin, les terres à droite et à gauche de la grande route portaient encore des traces manifestes des eaux qui les avaient submergées : la plaine de Sélestat en était encore recouverte en partie, et l'on avait dû, depuis cette ville jusqu'à Benfeld, ouvrir, d'espace en espace, des tranchées sur la grande route pour donner passage aux eaux et laisser la route libre. Aux alentours de Benfeld ce n'était aussi qu'un vaste lac, au milieu duquel on découvrait les habitations des nombreux villages de cette partie du département, recouvert des débris des productions diverses de l'agriculture que les eaux avaient entraînés : mais là où ce lac par son étendue ressemblait à une mer c'était la plaine au milieu de laquelle est bâtie la ville de Strasbourg, qui se trouvait entièrement isolée de tous les villages et des maisons d'habitation éparses dans les campagnes. Les eaux de la rivière d'Ill, qui ne pouvaient plus s'écouler dans le Rhin, devenu monstrueux et dépassant ses digues, s'étaient répandues dans toute la campagne, et l'on ne pouvait circuler qu'en bateau le long des quais et dans les rues basses de cette ville. De Strasbourg, le 30 Octobre : « Les pluies fréquentes que nous avons eues depuis quelques jours, ont fait monter les eaux de la Bruche et de l'Ill au point qu'elles submergent plusieurs points de la ville ; dans les environs les routes ont été interceptées, et les communications ont dû être établies par des bateaux. (Courrier du Bas-Rhin du 31 Octobre.) " De la même ville, 1er Novembre : « La rivière de l'Ill, qui était un peu trouble hier, recommence à croître par suite des pluies continuelles de la nuit dernière et d'aujourd'hui ; de tous côtés on entend parler des malheurs et des ravages que fait, dans notre département, le débordement des rivières. (...) Heureusement le Rhin n'est pas très - élevé, cependant on craint aussi beaucoup sa crue. (Courrier du Bas-Rhin du 31 Octobre)" (...) Strasbourg, 3 Novembre. « Depuis hier la crue de l'Ill a cessé ; nos rues et nos quais, qu'elle avait inondés, ont en partie reparus. On attribue la baisse à la rupture d'une digue devant la porte Blanche. Par suite de cette circonstance, une forte quantité d'eau se décharge dans les fossés des remparts et rejoint la rivière principale au-dessous de la ville. Vus des hauteurs de la Cathédrale, les alentours de Strasbourg forment un vaste lac. Le dommage causé par les eaux sera immense. « La population de la Robertsau est inquiète au sujet des digues du Rhin. (Courrier du Bas-Rhin du 4 Novembre.) » Metz, 2 Novembre. « La Moselle était tellement élevée qu'elle couvrait la plaine dans une très- grande étendue, et avait l'aspect le plus effrayant ; la route de Paris a été interrompue pendant quelques heures, et toute la partie basse de la ville a « été inondée, particulièrement la rue des Roches, le quai des Juifs et la rue du Champé. Le samedi soir les eaux couvraient une partie de la place de la Comédie, et les personnes qui étaient au spectacle, prévenues à temps, ont quitté la salle après le premier acte. Deux heures après, les issues étaient couvertes de deux pieds d'eau." On mande de plusieurs points des vallées de l'Alsace et de la Lorraine, en date du 3 Novembre : « Le 28, deux jours après l'orage qui s'est étendu si loin, la soirée commença par une légère pluie. Vers neuf heures elle augmenta, et sans être une averse, elle continua pendant toute la nuit. Bientôt les eaux se répandirent avec la plus grande rapidité sur les prairies, et la partie nord de Pfaffenhoflen se trouva inondée plus que jamais. Les eaux ont été très-élevées en 1750 ; elles l'ont été davantage en 1767, et dans ce moment elles sont encore de dix pouces plus élevées que de mémoire d'homme. Entre Pfaffenhoffen et Obermodern l'eau jaillissait de la route, en différents endroits, de six à huit pouces d'épaisseur, semblable à des jets d'eau.» (Cet événement ne ferait-il pas présumer une commotion intérieure de la terre ?) « Les vagues s'élevaient sur les prairies comme sur la mer agitée. Un atelier de tonnelier, bâti sur des pierres de taille, s'écroula j les portes des étages inférieurs des maisons furent arrachées de leurs gonds par la force des eaux; les portes des caves furent enfoncées, des tonneaux et des ustensiles furent enlevés par l'eau. II fallut sauver hommes et animaux. Les salines de Doux ont éprouvé les plus déplorables ravages ; la superbe fabrique de porcelaine, près de Sarguemine, est entièrement détruite. A Diemeringen l'eau est entrée jusque dans les seconds étages des maisons. Plus de trois cents moutons, trente à quarante bestiaux et autant de porcs ont péri. Des canards et des oies, poriés par l'eau jusque sous les toitures, y ont péri étouffés. A Saverne, et dans les environs, quelques milliers de cordes de bois ont été emportés, ainsi qu'à Neuwiller une grande quantité de blocs de bois. A Dossenheim deux maisons se sont écroulées , et on a été obligé de donner des appuis à huit autres. Dans le KrautthaI plusieurs hommes et quantité d'animaux se noyèrent. A Haguenau, deux moulins ont été extrêmement endommages, et le nouveau pont du côté de Wissembourg a été enlevé par la rivière. La perte est immense à Dalhunden ; près de seize maisons se sont écroulées." (...) Strasbourg, 6 Novembre. « Les eaux ne baissent « que très lentement dans nos contrées, et l'on est « étonné de l'immense niasse d'eau qui, depuis plus ., de huit jours, se jette continuellement dans le « Rhin. On ne saurait encore apprécier les pertes qui « en résultent ; mais d'après tous les rapports elles « sont incalculables". (Courrier du Bas-Rhin du 7 Novembre.) (...) Strasbourg, 8 Novembre : « A Dossenheim et dans ses environs, arrondissement de Saverne, l'eau a fait de très-grands ravages : un bloc de bois est entré par la fenêtre dans la maison d'une veuve, et y a fracassé tout ce que possédait cette femme, etc. « Dans un endroit de cette commune, dit Osterwasen, l'eau pénétra dans les seconds étages. « Sur la plus haute montagne des Vosges, près d'Ernolsheim, canton de Saverne, cinq sources, de six à huit pouces de diamètre, jaillirent tout à coup du sol. On assure que la même chose a été remarquée dans les montagnes d'Oberbronn. (Courrier du Bas-Rhindu 9 Novembre)".
Source 7:LE MINOR Jean-Marie, "Repères de niveaux d'inondation à Strasbourg (XVIIe - XXe s)", dans Cahiers alsaciens d’archéologie d’art et d’histoire, n° 37, 1994.
 Aux alentours de Benfeld, ce n'étaient qu'un vaste lac. Mais là où le lac par son étendue ressemblait à une mer c'était la plaine au milieu de laquelle est bâtie la ville de Strasbourg qui se trouvait isolée de tous les villages. Les eaux de la rivière Ill ne pouvait plus s'écouler dans le Rhin, devenues monstrueuses, elles s'étaient répandues dans toute la campagne, et l'on ne pouvait circuler en bateaux le long des quais et dans les rues de la basse ville.
Source 8:AUFSCHLAGER Jean-Frédéric, "L’Alsace : Nouvelle description historique et topographique des deux départements du Rhin", Strasbourg, Frédéric-Charles Heitz, 1826-1828.
 "En 1824, la crue extraordinaire des eaux a causé des ravages dans les champs voisines des rivières et la destruction de beaucoup de bâtiments. Les familles pauvres qui avaient les plus souffert de ce dernier désastre recurent des secours du gouvernement et des particuliers."
Source 9:Archives départementales du Haut-Rhin (ADHR), 1 Z 43.
 Etat des dommages causés par le débordement du Rhin et de l'Ill dans les Bans des differentes communes du canton de Habsheim : Bantzenheim, Chalampé, Kembs, Landau, Niffer, Ottmarsheim.
Source 10:Archives départementales du Haut-Rhin (ADHR), 1 Z 43.
 Etat des dommages causés par le débordement du Rhin et de l'Ill dans les Bans des differentes communes du canton de Habsheim : Baldersheim, Battenheim, Illzach, Ruelisheim, Sausheim.
Source 11:Archives départementales du Haut-Rhin (ADHR), 1 Z 43.
 Rapport du mairie de Mulhouse : Cours d'eaux débordés : La Doller, Steinbächle, l'Ill. L'élévation des eaux : 1,30 m au déla des bords de la Doller Submersions : Schwarzelochmatte, Stollehurst, Exercier-Platz, Kaeppelé, quatrevingt héct. Les eaux se sont jettés dans quels rues de la Commune? : Les eaux commencaient à entrer en ville sur un seul point : La rue du (s?)aurage, près la porte de Colmar ; mais les habitations n'en ont ruin souffert. Une seule digue a été rompuer au canton Schwarzeloch Matte, 60 m de longeur et 20 m de largeur, au canton Exercier-Platz 100 m de longeur et 4 m de largeur, canton Kaeppelé: 60 m de longeur et 100 m de largeur, au canton Grienlè des eaux de l'Ill ont enlevées le chemin de communication de Mulhouse à Illzach. La rivière n'a pas changé de lit. Le débordement a commencé le 28. et a duré jusqu'au 31, plus forte le 30. Pas d'accident malheureux par suite du débordement. Pa des grandes dégâts.
Source 12:Archives départementales du Bas-Rhin (ADBR), 111 AL 11.
 Lettre de l’ingénieur en Chef des Travaux du Rhin à Monsieur de Lauriston, ingénieur ordinaire, 28 novembre 1857, Strasbourg : « J’ai l’honneur de vous inviter à m’envoyer le plus tôt possible et successivement, en commençant par la date la plus rapprochée, et finissant par la date la plus éloignée, et par cahiers distinct composés avec les formules spéciales, les relevés des crues suivantes, observées par heure à toutes les échelles de votre arrondissement, savoir : août 1852 (envoyée le 2 décembre 1857), Juin 1849 (envoyé le 31 juillet 1858), Septembre 1846 (envoyé le 3 aout 1858), Août 1844 (envoyé le 5 août 1858), Janvier 1834 (envoyé le 30 août 1858), Septembre 1831 (envoyé le 23 septembre 1858), Novembre 1824 (envoyé le 23 septembre 1858). (...) »
Source 13:Archives départementales du Bas-Rhin (ADBR), 111 AL 11.
 Tableau comparatif des hauteurs du Rhin pendant la période de crue du 30 octobre au 9 novembre 1824, dressé par l’ingénieur ordinaire, Strasbourg : « Nota. La durée du maximum de cette crue est inconnue, il n’a été fait qu’une seule observation par jour (à midi). Pont de Kehl le 5 novembre à midi : 3,99. Petit Rhin 5 novembre midi : 3, 94. Drusenheim 5 novembre à midi : 5,70. Fort-Louis 5 novembre à midi : 4,98. Seltz, le 5 à midi : 4,63 (il faut observer que la cote indiquée comme ayant été relevée le 4 à Seltz à midi est supérieure à celle-ci-contre est égale à 4,67). Lauterbourg 19 midi-6h soir, durée probable 7 heures, 4,02. »
Source 14:Archives départementales du Bas-Rhin (ADBR), SP 646.
 Lettre de l’Ingénieur en chef du département du Bas-Rhin au Préfet du Bas-Rhin, 5 février 1862, Strasbourg : « J’ai l’honneur de vous transmettre de nouveaux renseignemens que j’ai reçus sur les inondations des derniers jours. Ils complètent ceux que j’ai déjà donnés par mes lettres des 2 et 3 février. La crue de la Bruche s’est élevée plus haut qu’aucune des crues précédentes depuis 1824 mais n’a pas dépassée celle de cette dernière année. La crue de la Zorn en aval du confluent de la Zinsel n’a pas dépassé la hauteur des grandes crues ordinaires, elle est restée de 0m,30 au dessous de la crue de 1861. Les eaux de la Sarre et de l’Eichel sont restées de 0m,40 à 0m,50 au dessous de la crue de 1861, mais elles ont encore inondé quelques parties de la route départle N°14, près de Lorentzen, et la traverse de la route départle N°15, à Diemeringen, comme cela arrive assez fréquemment. La Moder a inondé en cinq parties différentes la route départle N°32, entre Bischwiller et la route impériale N°68, mais ce fait a lieu à chaque forte crue, et l’inondation de 1862 n’a pas été plus étendue ni plus forte que celle de janvier 1861. Aujourd’hui les eaux ont partout baissé, toutes les parties de routes inondées sont rendues à la circulation publique et il n’est arrivé aucun accident aux personnes ni aucune avarie grave aux ouvrages des routes. ».

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