DETAIL DE L'ARTICLE

Mai 1999

Cours d'eau:	Ill, Largue, Rhin
Date:	Le 11 / 5 / 1999
Localités touchées:	Friesen - Heidwiller - Illfurth - Spechbach-Le-Bas - Hagenbach - Wolfersdorf - Dannemarie
Causes:	Fortes précipitations -
Conséquences:	Dommages fonctionnels -
Source 1:	Presse, "L'Alsace", 13 mai 1999, cité dans WITH Lauriane, "Gestion et prévention du risque d’inondation : l’exemple du Plan de Prévention des Risques de la vallée de la Largue", Mémoire de Master (Histoire), Université de Haute-Alsace, Mulhouse, 2006.", Mémoire de Master (Histoire), Université de Haute-Alsace, Mulhouse, 2006.
	L’Ill et la Largue sont sorties de leur lit suite aux importantes pluies tombées depuis le 11 mai. C’est la 2ème fois depuis le début de l’année 1999 que les pluies provoquent des inondations dans une dizaine de communes de la vallée de l’Ill et de la Largue. Contrairement aux crues record atteintes le 22 février dernier, la montée des eaux des deux rivières et de leurs affluents s’est faite progressivement. Dans la vallée de la Largue, les centres de première intervention ont été mobilisés à Bisel, Largitzen, Seppois, et Hindlingen. Une cinquantaine de caves a été inondée dans le Sundgau. A Friesen, la route a été coupée au carrefour menant vers Largitzen et Ueberstrass ainsi que les routes menant de Heidwiller à Illfurth et de Spechbach-Le-Bas à Illfurth dès 9h le 12 mai. En début d’après-midi, des inondations étaient signalées à Hagenbach, Wolfersdorf et Dannemarie. Selon Météo France, l’épisode pluvieux était plus intense dans le sud du département. (Le Rhin est également entré en crue avec un débit de 4500 m3/s, débit plus important qu’en février 1999).
Source 2:	GERLINGER Martin, "La protection contre les crues et la renaturation de la bande rhénane française - La crue du Rhin de mai-juin 1999", dans Bulletin de la société des Amis du musée régional du Rhin et de la navigation, n° 13, 2001.
	La crue du Rhin de mai - juin 1999 a été exceptionnelle tant par les débits atteints que par sa durée. La première onde de crue (et également la plus importante) est arrivée à Bâle le 12 mai au environ de 23 heures avec un débit de pointe de 4.700 m /s à Rheinfelden (soit environ 5.000 m/3 à BÂLE), correspondant à une crue de fréquence supérieure à 100 ans à ce niveau. Les affluents alsaciens et du Bade Wurtemberg n'étant heureusement pas en situation de hautes eaux (ce qui est exceptionnel vu la situation météorologique dégradée sur l'ensemble de la Suisse), le débit de l'onde de crue ne s'est pas accentué sur le secteur franco-allemand pour arriver avec un débit de 4.570 m/3 à MAXAU (à l'aval de la frontière franco-allemande), soit une fréquence de retour de l'ordre de 50 ans. Après une semaine avec des débits très soutenus de l'ordre de 3.000 m3/s, une seconde onde de crue est ensuite apparue à Bâle dans l'après-midi du 22 mai 1999. L'ensemble des lacs suisses et en particulier le lac de Constance étant déjà rempli, un phénomène de « goutte d'eau » sur l'ensemble de la partie Est du bassin alpin du Rhin a conduit à une nouvelle onde de l'ordre de 4.000 m3/s à Bâle (fréquence de retour d'environ 20 ans) supérieure à la valeur atteinte lors de la crue de février 1999. Par la suite et jusqu'à mi-juin environ, les débits sont restés soutenus de l'ordre de 2 500 m3/s à 3 000 m3/s (3 fois le débit moyen) du fait du phénomène de vidange progressive des lacs suisses et de pluies fréquentes. (...) Les principales conséquences de cette crue exceptionnelle ont été des inondations importantes des îles du Rhin (entre le Vieux-Rhin et les canaux de dérivation), la mise en charge importante des Digues des Hautes Eaux (DHE) sur 18 Km à l'aval du secteur canalisé et l'interruption de la navigation. (...) Ces conséquences ont justifié la mise en alerte permanente pendant toute la crue du Centre d'Alerte Rhénan et d'Information Nautique de Gambsheim (CARING) du Service de la Navigation, et du centre d'alerte d'EDF à KEMBS (Poste Hydraulique de Vallée, PHV) et la mise en place aux deux préfectures de département (Haut-Rhin et Bas-Rhin) d'une cellule de crise durant le passage de la première onde de crue. Le Service de la Navigation de Strasbourg assure l'annonce de crue sur le Rhin franco-allemand. la gestion de la navigation, la gestion des polders français et la gestion du Rhin à l'aval de Strasbourg en relation avec les concessionnaires hydroélectriques. EDF assure en ce qui la concerne la gestion de l'ensemble des ouvrages sur le Rhin des 8 biefs à l'amont de Strasbourg et en particulier la mise en œuvre des manœuvres exceptionnelles des usines hydroélectriques. Les échanges sur les prévisions des crues et la mise en oeuvre des mesures de rétention des crues se font en relation avec plusieurs services • EDF (en particulier le Poste Hydraulique de Vallée à KEMBS, PHV KEMBS). EDF dispose d'un modèle de prévision des crues à court terme pour KEMBS. • Le service hydrologique et géologique national suisse pour les prévisions des crues à Bâle (Cf. annexe 6) • Les services de prévisions de crues et de gestion des mesures de rétention des crues du Land Bade Wurtemberg et du Land Rhénanie Palatinat • le Service de la Navigation allemand de Fribourg Parallèlement à ces échanges, le CARING transmet les informations aux préfectures concernées (Bas-Rhin et Haut-Rhin) ainsi qu'aux maires, services et particuliers concernés. Un exemple de message diffusé est transmis en annexe 7. Après autorisation par la préfecture, le CARING assure également une information régulière des médias.
Source 3:	Presse, "L'Alsace", 3 septembre 1999, cité dans WITH Lauriane, "Gestion et prévention du risque d’inondation : l’exemple du Plan de Prévention des Risques de la vallée de la Largue", Mémoire de Master (Histoire), Université de Haute-Alsace, Mulhouse, 2006.
	« Ca fait 30 ans que l’on a des inondations et cela empire d’année en année ». Arsène Hell et sa femme, qui habitent route de Spechbach, à Illfurth, sont désormais habitués aux crues de l’Ill et de la Largue. Chaque année ou presque, l’inondation atteint leur hangar, qui se trouve du mauvais côté de la route. « La dernière fois, explique Mme Hell, c’était au printemps passé (en 1998), nos lapins et nos poules se sont retrouvés dans l’eau ». Concernant leur maison, les époux Hell ont fini par prendre des mesures préventives, en édifiant une protection en béton il y a quelques années. Sauf crue exceptionnelle, les autres maisons situées dans cette partie d’Illfurth sont également à l’abri des dégâts des eaux. En revanche, la RD 18-I qui relie Illfurth à Spechbach-Le-Bas, est fréquemment coupée du fait des crues de l’Ill et de la Largue. Ce problème chronique (la RD 18-I et les constructions situées à droite sont régulièrement la proie des eaux) a poussé le conseil municipal à adopter une motion, le 25 mai 1999. Constatant que cette route n’est pas classée en zone inondable, les élus locaux déplorent que les crues « entraînent régulièrement la coupure de cette route à la circulation ». « La RD 18 reliant Illfurth à Heidwiller est également impraticable durant ces mêmes périodes, constate le conseil, regrettant que cette situation entraîne de nombreuses perturbations, tant pour les usagers de la route, qui sont obligés d’effectuer un large détour, que pour les riverains de la route de Spechbach, qui ne peuvent parfois pas accéder ou quitter leur domicile pendant une longue période ». Le 13 juillet 1999, le maire d’Illfurth, Helmut Bihl, a transmis cette motion au président du Conseil Général du Haut-Rhin, lui demandant « de procéder dans les plus brefs délais à la surélévation d’environ 50 cm d’une partie de la route de Spechbach ». Le conseil municipal « souhaite également que le Département profite de la réalisation de ces travaux pour améliorer la sécurité sur cet axe routier très fréquenté ». « Il suffirait, commente Helmut Bihl, de surélever la route sur une longueur de 200 mètres ».
Source 4:	WITH Lauriane, "Gestion et prévention du risque d’inondation : l’exemple du Plan de Prévention des Risques de la vallée de la Largue", Mémoire de Master (Histoire), Université de Haute-Alsace, Mulhouse, 2006.
	Depuis, en 2003, des travaux de rehaussement de la route ont été réalisés sur une longueur de 500 m et pour un montant de 275 000 € mais il arrive encore parfois que les eaux de la Largue recouvrent la RD 18-I.