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DETAIL DE L'ARTICLE

Décembre 1947

Tableau 1

Comparaison des précipitations ayant provoqué les crues de 1947, 1955 et 1958
déc-47
Station 28 au 29 26 au 30
Strasbourg 22,6 43,6
Rothau 90 188
Donon 93,8 158,2
Mittersheim 70,1 130,5
Diemeringen 75,5 126,7
janv-55
Station 15 au 16 12 au 16
Strasbourg 27,9 71,7
Rothau 58,2 162,5
Donon 58,3 146,8
Gondrexange 40,7 84,2
Mittersheim 468 81,5
Diemeringen 55,6 92,3
févr-58
Station 6 au 7 5 au 8 5 au 9
Strasbourg 42,4 81,1 83,9
Donon 55,4 132,6 143,9
Gondrexange 42,6 89 93,3
Mittersheim 34,6 86,3 90,9
Diemeringen 28 71,7 79,4
Cours d'eau:Bruche, Doller, Fecht, Giessen, Ill, Lauch, Liepvrette, Moder, Non classé, Rhin, Sarre, Thur, Zorn
Date:Le 28 / 12 / 1947
Localités touchées:Bitschwiller-lès-Thann - Blodelsheim - Bollwiller - Bourbach-le-Bas - Bourbach-le-Haut - Breitenbach-Haut-Rhin - Buhl - Burnhaupt-le-Bas - Burnhaupt-le-Haut - Cernay - Dettwiller - Dolleren - Ensisheim - Feldkirch - Fellering - Fessenheim - Geishouse - Gerstheim - Goldbach-Altenbach - Gueberschwihr - Guebwiller - Guewenheim - Gundolsheim - Gunsbach - Hartmannswiller - Hattstatt - Hirtzfelden - Holtzheim - Husseren-Wesserling - Illhaeusern - Illzach - Ingersheim - Issenheim - Jungholtz - Kingersheim - Kirchberg - Kogenheim - Kruth - La Vancelle - Lautenbach - Lautenbach-Zell - Lauw - Leimbach - Linthal - Luttenbach-prés-Munster - Lutterbach - Malmerspach - Masevaux - Merxheim - Metzeral - Meyenheim - Mittlach - Mitzach - Mollau - Molsheim - Moosch - Muhlbach-sur-Munster - Mulhouse - Munster - Murbach - Niederbruck - Oberbruck - Oderen - Ostheim - Pfaffenheim - Pulversheim - Raedersheim - Rammersmatt - Ranspach - Rimbach-prés-Masevaux - Rimbach - Rimbachzell - Roderen - Rodern - Roggenhouse - Rouffach - Rumersheim - Rustenhart - Saint-Amarin - Sausheim - Saverne - Schirmeck - Schweighouse-près-Buhl - Sentheim - Sewen - Sickert - Sondernach - Soultz-Haut-Rhin - Soultzeren - Soulzmatt - Staffelfelden - Stambach - Steinbach - Storckensohn - Stosswihr - Thann - Turckheim - Uffholtz - Urbès - Vieux-Thann - Walbach - Wattwiller - Wegscheid - Westhalten - Wihr-au Val - Wildenstein - Willer-sur-Thur - Wintzenheim - Wihr-au-Val - Wildenstein - Wittelsheim - Wittenheim - Wolxheim - Wuenheim - Zimmerbach
Causes:Fonte des neiges / redoux - Fortes précipitations -
Conséquences:Dommages environnementaux - Dommages fonctionnels - Dommages humains - Dommages matériels -
Source 1:Presse, "L'Alsace", 29 décembre 1947.
 Grossie par la fonte subite des neiges, les rivières vosgiennes submergent les vallées de la Doller, de la Thur, et de la Fecht. Ailleurs en Alsace, la vallée de la Lauch a également beaucoup souffert. Celle de la Bruche a été complétement inondée de Schirmeck à Molsheim. Des stocks de chaussures ont été emportés à Dettwiller. Des réserves de papier ont été détruites à Saverne.
Source 2:BAULIG Henri, "Les inondations de 1947", dans Annales de l’Institut Physique du Globe, Strasbourg, n° 3-5, 1950.
 La crue de décembre 1947 est due aux fortes précipitations qui ont fait fondre l'épaisse couche de neiges sur les Vosges. Dans le Bas-Rhin, l'Ill au pont de Gerstheim a atteint un débit de 475 m3/s. Concernant les autres débits, ils ont été évalués d'après les quantités d'eau tombée et de neige fondue sur le bassin versant. Le Giessen au pont de la route Strasbourg-Colmar a atteint 100 m3/s. La Liepvrette à la Vancelle a atteint 50 m3/s. La Bruche à l'embouchure a atteint 148 m3/s. La Moder à l'embouchure a atteint 266 m3/s. La Sarre en aval de l'Eichel a atteint 500 m3/s.
Source 3:Ministère de l'Écologie, du Développement durable, des Transports et du Logement, "L'évaluation préliminaire des risques d'inondation 2011. Bassin Rhin", 2011, p.132
 « Fort enneigement, redoux et pluies exceptionnelles sur le massif vosgien sont à l’origine de la crue majeure de décembre 1947 qui a touché tout le bassin Rhin Meuse. Le réchauffement à l’origine de la fonte des neiges a été plus intense qu’en 1919, mais c’est surtout le cumul des précipitations en 5 jours sur la partie centrale du massif vosgien qui est remarquable : ainsi Météo-France indique une valeur maximale de 415 mm sur 5 jours à Wildenstein commune située sur le haut-bassin de la Thur (avec un maximum journalier de 185,5 mm sur ce site). [...] ce sont les têtes de bassin de la Doller, de la Thur, de la Lauch et de la Fecht qui reçoivent un cumul de précipitations largement supérieur à 250 mm en 5 jours [http://pluiesextremes.meteo.fr/ [...] La crue proprement dite débute le 28 décembre pour s’achever le 30. Quelques chiffres pour apprécier le comportement des cours d'eau durant cette crue (uniquement dans le Bas-Rhin, d’éventuelles données similaires dans le Haut-Rhin n’ayant pas été retrouvées à ce jour) : l'Ill à Kogenheim est montée de 2.56 m en 24h, 1.70 m pour la Zorn (probablement à Waltenheim). Le débit dans le canal de décharge de l'Ill vers le Rhin au pont de Gerstheim a été estimé à l’époque à 475 m3/s. [...] Une crue secondaire a été observée du 13 au 15 janvier 1948 : générée par des pluies torrentielles sur les bassins versants de la Moder et de la Zorn, elle est avant tout localisée sur le Bas-Rhin et le nord de l’Alsace (Source : Note de service de l’ingénieur du génie rural - Arrondissement nord de Strasbourg. Objet : Grandes crues de décembre 1947 – janvier 1948. Saverne, le 23 janvier 1948)). [...] Les dommages causés par la crue sont exceptionnels. Dans le département du Haut-Rhin les conséquences matérielles sont considérables et évaluées à environ 1 milliards de francs (valeur 1948-50 environ), répartis comme suit : dégâts mobiliers pour environ 28 %, dégâts immobiliers : 13 %, approvisionnement détruit : 18 %, dégâts aux cultures : 10%, dégâts aux voies de communication : 10 %, dégâts sur les ouvrages hydrauliques placés sous responsabilité de l’administration du Génie Rural (ruptures de digues, érosion de berges, déplacement de lits, atteintes aux barrages, etc.) : 21%. Dans le Bas-Rhin, la vallée de la Bruche est particulièrement touchée, les dégâts atteignent les 40 millions de francs (valeur 1948-50). »
Source 4:DDT 67, SOGREAH, ''Étude de l'aménagement hydraulique de la basse-Bruche", 1968.
 Crue de la Bruche. Débit estimé à Holtzheim : 210 m3/s. A Wolxheim, le débit de la Bruche est de 140 m3/s (échelle 3.08 m). Cette crue a une période de retour de l'ordre de 20 à 30 ans.
Source 5:ADAM Olivier, ''La crue de la Bruche de février 1990 et sa prise en compte dans l'aménagement du territoire'', Mémoire de Maitrise (Géographie), Université Louis Pasteur de Strasbourg, 1998.
 Le mémoire de maîtrise d'Adam Olivier mentionne une crue de la Bruche en 1947.
Source 6:WITH Lauriane, "Gestion et prévention du risque d’inondation : l’exemple du Plan de Prévention des Risques de la vallée de la Largue", Mémoire de Master (Histoire), Université de Haute-Alsace, Mulhouse, 2006.
 "La crue des 28 et 29 décembre 1947 est ancrée dans les mémoires comme étant une des plus grandes crues de l'histoire de l'Alsace et de l'Est de la France. Une combinaison d'évènements météorologiques (anticyclone, foehn, pluie) a eu raison du manteau neigeux (1,50 à 1,70 m). Grossies par la fonte des neiges, les rivières vosgiennes ont submergé les vallées de la Thur, de la Fecht et de la Doller qui se trouvaient alors isolées du reste du département. De véritables torrents dévalaient les montagnes et emportaient tout sur leur passage (ponts, digues, etc.). Les inondations ont touché six départements: Haut-Rhin et Bas-Rhin, Vosges, Moselle, Meurthe-et-Moselle et Haute-Saône. Tous les cours d'eau étaient en crue : l'Ill, la Fecht, la Thur, la Doller, la Lauch, la Zorn, la bruche mais également le Madon, la Moselle, la Meurthe, la Meuse, la Saône, le Doubs et même le Rhin. Les dégâts sont considérables partout. Pour le département du Haut-Rhin, le bilan est catastrophique : quinze à vingt ponts arrachés (dont celui de Cernay) et d'autres sur le point de s'écrouler, des milliers d'immeubles endommagés, d'importans stocks de denrées diverses anéanties, des dégâts matériels indénombrables (usines, maisons...) au total le milliard de francs de dégâts a été largement atteint. De plus, trois morts ont été signalés dans notre département. [...] La crue de 1947 est un bel exemple des magnifiques élans de solidarité en faveur des victimes des inondations [...] La quasi-totalité des vallées des départements de l'Est a été sinistrée à l'exception du Sundgau où certains ont même évoqué le terme de "miracle".
Source 7:WOESSMER Jean-Pierre,''Étude sommaire de faisabilité d'une zone de rétention des crues de la Bruche en amont de l'agglomération strasbourgeoise'', Compte-rendu de stage effectué au service de la navigation de Strasbourg, Strasbourg, 1970.
 Crue de la Bruche. Débit reconstitué à Holtzheim : 174 m3/s pour une période de retour de 27 ans.
Source 8:DESCOMBES René, "L’eau dans la ville, des métiers et des hommes", Strasbourg, Ed. Ronald Hirlé, 1995.
 L'ouvrage mentionne une crue de l'Ill et du Rhin en 1947
Source 9:DDT 67, "Rapport sur les grandes crues de décembre 1947-janvier 1948'', Strasbourg, 1948.
 La crue du 29 décembre est provoquée par de grandes pluies et par une température de l'air trop élevée qui a favorisé la fonte des neiges dans les Vosges. Les niveaux des crues de la Zinsel et de la Moder sont légèrement supérieurs au niveau de la crue du 19 janvier 1910. Le niveau de la Zorn dépasse celui-ci de 50 cm environ entre Dettwiller et Stambach.
Source 10:DIREN Lorraine et DDAF 57, "Cartographie des zones inondables de la Zorn selon l'approche hydrogéomorphologique", Guerstling, 2009.
 L'inondation de décembre 1947 reste une des plus fortes sur le bassin de la Zorn, d'après les témoignages.
Source 11:Presse, "Dernières Nouvelles d'Alsace", 30 décembre 1947
 Le triangle Sausheim, Illzach et Kingersheim est inondé. La route à la sortie de Wittenheim est sous les eaux. A Illhaeusern, le restaurant la Truite (bord de l'Ill) est inondé.
Source 12:LAMEY Joëlle, "Caractéristiques, perceptions et acteurs du risque d’inondation : le cas de la vallée de la Fecht, XXème – XXIème siècles", Mémoire de Master (Histoire) Université de Haute-Alsace, Mulhouse, 2006.
 « Près de 80 cm de neige recouvrent les sommets à 1000 mètres d’altitude. Le 28 [décembre], il pleut jusque sur ces sommets, la hausse des températures est brutale, le manteau neigeux fond brutalement. En vingt-quatre heures, une couche de 50 centimètres de neige est partie. Durant cette nuit, les pompiers de Turckheim font évacuer les maisons en aval de la gare. La Fecht, grossie par la pluie et la fonte de la neige déborde entre le quai de la Fecht et la papeterie Scherb. La cour de l’école est devenue un lac. Le 29 décembre, les températures chutent brutalement, suite à l’arrivée d’un front froid. Il reneige et regèle en montagne. La crue est freinée, mais elle reprend le 2 janvier 1948, suite à un nouveau dégel. […] La pluie et la hausse des températures ont eu pour effet de faire fondre le manteau neigeux présent en montagne. […] La vallée de Munster est totalement isolée du réseau électrique. A Soultzeren, le pont provisoire s’effondre. Deux ponts sont emportés à Mittlach et un à Sondernach. Celui de Wihr-au-Val est en partie emporté. A Turckheim, les piliers centraux du pont se sont effondrés. A Ingersheim, les eaux de la Fecht recouvrent le mont. A Munster, la Grand’Rue, la Place de la Mairie et les rues adjacentes sont envahies par les eaux. Au Leymel, quarante habitants sont évacués. Il en va de même pour les diaconesses installées au Walsbach. Les usines Hartmann sont inondées, l’eau atteint les métiers à tisser. Le pont de la Fecht est recouvert par l’eau, et la route n°417 qui relie Munster à Colmar est inondée sur deux kilomètres. Les aux commencent lentement à se retirer du 31 décembre 1947 au 1er janvier 1948. A Turckheim, les conduites d’eau et de gaz sont hors d’usage, de même que les deux ponts. La route des Trois Epis est coupée et s’est affaissée. A Munster, le pont de chemin de fer qui surplombe la Fecht est rendu inutilisable. À Muhlbach, le mur de soutènement de l’usine Nietschelm est démoli. À Breitenbach, le pilier du pont a été emporté et l’usine Immer Klein inondée. La commune de Soultzeren est privée d’eau potable, suite à une rupture de la conduite d’eau. […] Le 4 janvier, le pont provisoire Turenne en bois à Turckheim, est emporté par la Fecht. » À Munster, les déclarations de dommages effectuées concernent les lieux suivants : Chemin du Leymel, rue du Général de Lattre Tassigny, Chemin de Walsbach, rue Jean Bresch, Grand Rue, Au Soli, rue Madame Blanche, rue de l’Église, au Weier, au Hammer, rue des Remparts, rue Sainte Barbe, rue de la Gare.
Source 13:LEHMANN Camille, "Chronique des inondations à Mulhouse (1470-1966)", dans Bulletin du Musée Historique de Mulhouse, n° 75, 1967.
 Puis, quelques jours après Noël 1947, le Haut-Rhin a été victime d'une inondation catastrophique. L'Alsace » du 30.12.1947, sous le titre : « Un véritable foehn », relate les événements ci-après: « Dimanche, le 28 décembre 1947, on notait à Mulhouse 13 degrés, tandis que le thermomètre montait dans la vallée de Masevaux jusqu'à 20 degrés. La neige fondait littéralement sous les skis. Dans la région mulhousienne, l'Ill n'a pas subi de crue importante. Ce qui prouve bien que les inondations ont été provoquées, non pas par les pluies, mais par la fonte des neiges. La Doller, par contre, qui descend des Vosges, s'est transformée en torrent, roulant des flots limoneux. A Dornach déjà le quartier de la « Mer Rouge » est inondé. Les habitants de plusieurs maisons ont dû être évacués. Au nord de Mulhouse à la sortie d'Illzach, où la Doller se jette dans l'Ill, cette dernière subit une crue telle, qu'en une nuit, de vastes terrains dans le triangle Illzach, Kingersheim, Sausheim, ont été inondés. La digue construite pour cette éventualité empêcha cependant les flots de submerger les rues de Sausheim comme cela s'est produit en 1910 où l'on a pu se promener en barque dans la rue principale. A la sortie de Wittenheim, la route était entièrement sous eau de sorte que la circulation du tramway sur la ligne d'Ensisheim a été interrompue dès hier. De l'autre côté du "lac" le service était assuré par un autobus. Dans ce même journal, le photographe Kolb nous montre une vue de Sausheim, qui telle une île émerge de l'immense lac créé par les inondations de l'Ill et la Doller réunis. Après notre retour à Dornach, le photographe Kappler a mis à notre disposition quelques vues spectaculaires de l'inondation en cours de la rue Zu Rhein jusqu'à la gare et du quartier de la Mer Rouge.
Source 14:Presse, "L'Alsace", 29 décembre 2007.
 SOUVENIR. IL Y A 60 ANS, UN DELUGE S’ABATTAIT SUR LES VALLEES DE LA THUR ET DE LA DOLLER. Les 28 et 29 décembre 1947, les vallées de la Thur et de la Doller, noyées sous les eaux, ont vécu des heures dramatiques. Deux morts, 15 ponts emportés, des milliers d’immeubles endommagés, des kilomètres de voies arrachées, d’importants stocks de denrées détruits ont été le tribut payé à l’inondation. L’émotion a été d’autant plus vive que les stigmates de la guerre, datant d’à peine deux ans, étaient encore partout présents et que de nombreux chantiers de reconstruction ont été touchés par cette catastrophe dantesque. Durant la semaine de Noël 1947, 1,50 à 1,70 m de neige était tombée sur les Vosges. Dans la nuit du samedi 27 décembre, les chutes de neige se sont transformées en pluie diluvienne alors qu’un violent fœhn portait la température en altitude à près de 20°. C’est le dimanche, dans l’après-midi, que les cours d’eau ont commencé à gonfler, à sortir de leur lit, à emporter les ponts sur leur passage. À Thann, la furie des eaux a eu raison, dès dimanche dans la soirée, des ponts tous provisoires et replaçant ceux que les Allemands avaient fait sauter en 1944. Dès 16 h, le pont de la halle aux blés et la passerelle de la place des engagés volontaires avaient cédé sous les coups de boutoirs des flots charriant des arbres. Seul le pont du Bungert où les pompiers livraient un combat de tous les instants a miraculeusement résisté. Usine à gaz inondée - Pendant ce temps, le Steinruntz était devenu une bête sauvage emportant tout sur son passage. Il a déposé un mètre de graviers dans le Parc Albert 1er avant d’aller inonder l’usine à gaz et les Produits Chimiques. Le haut de la ville était inondé par le trop plein du canal usinier venant de la Rochelle. La rue Saint Thiébaut et la place de la Halle étaient couvertes de plus d’un mètre d’eau. Dans la cour du temple, le mur et la clôture ont été arrachés. Cette brèche servira aux soldats du Génie pour établir un bac entre la rue des Généraux Ihler et ce qui reste de la rue des Pierres. Bitschwiller : situation tragique - Trois mètres d’eau sur la place de l’église, deux mètres dans le village, l’usine Schaeffer inondée après l’écroulement d’un mur de retenue, le chemin du Rangen emporté et les ponts mal en points créent une atmosphère de panique à Vieux-Thann. À Bitschwiller, les trois ponts ont été emportés, les eaux provenant du pont de Willer sur Thur par la RN 66 ont envahi toute la localité, alors que la Thur débordant à la limite des deux localités s’est tracée un nouveau cours à travers les jardins. A Willer également, le Wiessbach descendant du Grand Ballon est sortie de son lit pour passer par la route de Goldbach et la rue Galliéni y déposant des milliers de mètres cubes de graviers et de sable au point qu’il a fallu l’intervention de l’armée pour le déblayage. Trois maisons s’écroulent à Wildenstein - À Saint-Amarin, on a noté la destruction du pont du Hirschenbach ainsi que celui en fer de Malmerspach. À Mitzach, on a eu à déplorer la mort de l’adjudant Émile Welker, commandant du corps local des sapeurs-pompiers, qui s’est noyé en rentrant nuitamment de son service. À Wildenstein, entre dimanche et lundi, trois maisons se sont écroulées alors que la Thur avait tracé un nouveau lit dans les rues du village. Elle a également emporté 40 tonnes de charbon dans l’usine textile. Pour déblayer les rues et places du village, le sous-préfet de Thann M. Roufiac, omniprésent sut tous les fronts de l’inondation, a fait appel à un bulldozer du génie habituellement affecté à la construction des aérodromes. Dans la vallée de la Doller, c’est surtout le chemin de fer qui a souffert. Du côté de la gare de Burnhaupt, les rails étaient dressés dans les airs sur plus de 50 mètres. À Masevaux, toutes les rues étaient transformées en torrents. Dimanche soir, le jeune Maurice Kubler, âgé d’une trentaine d’années, voulant traverser le pont de l’ancien hôpital, a été entraîné par les flots et son corps a été retrouvé le lendemain sur un banc de sable en face de la gare. Si le pont d’Oberbruck a été emporté, celui de Lauw a pu être sauvé grâce à des habitants qui ont réussi à amarrer de troncs d’arbres qui le menaçaient. [Photo de l'article] La place de Lattre transformée en étang. Au premier plan, le monument Jardon. Photos archives Louis-André Maller. - TEMOIGNAGES DE THANNOIS - Le pompier Gérard Hoelt a commandé, une vingtaine d’années plus tard, la compagnie de Thann. Il raconte : « On a été mis en alerte le dimanche matin. Dans l’après-midi, la crue est montée à vitesse grand V. Habitant place de la Halle où le niveau de l’eau a atteint 1,50 m, nous avons dû sortir quelques voisins par la fenêtre. Au pont du Bungert, pompiers et bénévoles ont travaillé avec acharnement pour dégager avec des gaffes les troncs d’arbres qui le menaçaient. Le travail était d’autant plus difficile que nous manquions de tout. À tel point que quand le préfet est venu dans la paire de bottes que nous lui avons prêtée, l’eau est rentrée par les semelles en mauvais état. Par contre, nos gars se sont donnés à fond, faisant preuve d’esprit d’initiative. Il est vrai qu’il n’y avait alors pas d’inflation de commandement. » Choucroute dans la rue - Oscar Klethi habitait alors rue Saint Thiébaut dans la maison Weimann. « Depuis la fontaine, on ne pouvait accéder à la maison qu’en bateau. La pression de l’eau dans la cave avait renversé les tonneaux de choucroute du magasin de primeurs Weimann et la choucroute sortait par la porte d’entrée. La banque à côté était également inondée mais, hélas on n’a jamais vu de billets en sortir ! A l’usine Scheurer Lauth, où je travaillais, l’eau qui venait du pont du chemin de fer s’était engouffrée dans l’usine mais les dégâts n’ont pas été trop importants. Par contre, la scierie Bucher un peu plus bas a été totalement sinistrée et ses machines hors d’usage. » Deux tonnes de pommes de terre - Dédi Maller, habitait la rue Saint-Jacques : « j’ai passé ce dimanche après-midi à l’orphelinat Saint-Joseph où l’on donnait un conte de Noël. Une demi-heure avant la fin du spectacle, une sœur est venue demander aux personnes se rendant en ville de passer par le pont du Bungert, ceux du Gaisaplatzla et du musée ayant été emportés. Pour nous faire traverser, les pompiers encordés nous tenaient très fort. À mon arrivé place Saint-Thiébaut, l’eau entourait déjà la fontaine. Le soir, c’est la rue Saint-Jacques qui s’est transformée en torrent. Vers 22 h, mon père, qui avait barricadé la porte d’entrée craignant qu’elle ne cède, l’a ouverte. Aussitôt, le flot s’est engouffré dans le couloir, le magasin, la cuisine pour sortir par la cour. Les dégâts n’ont pas été conséquents à part deux tonnes de pommes de terre stockées dans la cave devenues inutilisables. Heureusement, il y a eu le dédommagement : 1500F ! C’était le prix de 100 kg et pourtant quand Robert Schumann, alors premier ministre, est venu à Thann, jeudi 8 janvier, il n’avait pas été avare de promesses de dédommagement aux sinistrés. » Lam. RECITS - LES HISTOIRES COCASSES D’UNE CATASTROPHE - Belle truite - M. Bilger, un grainetier dans la rue des Généraux Ihler à Thann, dans sa réserve donnant sur la Thur, a trouvé, s’ébattant sous le comptoir, une magnifique truite de près d’un kilo. L’histoire n’a pas retenu si elle a été accommodée au bleu ou meunière. Le fût de vin - Dans la rue Saint-Thiébaut, un fût de vin à demi-plein surnageait. Il n’a pas tenu très longtemps. Les amateurs du coin l’ont repêché et ont fait honneur à son contenu qui était excellent. Reconnaissance - Les habitants du Kattenbach ont, le lendemain de la catastrophe, accroché à la main courante du pont du Bungert un magnifique arrangement floral provenant des décors de Noël. Ils ont ainsi marqué leur gratitude envers ce pont dont la solidité leur a évité d’être isolés. Le civet du Nouvel An - A Bitschwiller du côté de la SART où la Thur avait changé de lit, un riverain parmi les épaves de toutes sortes entraînées par la rivière en folie, avait repêché un clapier au fond duquel se terraient deux superbes lapins. Il n’a pas manqué de faire passer ces bêtes, émules de Moïse, de vie à trépas pour les transformer en un délicieux civet à nouvel an.
Source 15:"Historique des inondations de la Doller à Lutterbach", historique non-exhaustif réalisé sur la base des documents d'archives et coupures de presse collectées auprès d'anciens de Lutterbach présenté lors du Conseil Municipal de Lutterbach du mardi 16 mars 2010, non publié.
 Tout le quartier Ouest à Lutterbach est sous l’eau.
Source 16:Archives départementales du Haut-Rhin (ADHR), 1990 W.
 Ponts et Chaussées Haut-Rhin, Ordinaire, Colmar, le 10 janvier 1948 : Dégâts causés par les inondations Protection des lieux habités. RAPPORT DE L' INGENIEUR EN CHEF - La crue du 29 décembre 1947 a causé dans le département du Haut-Rhin des dégâts considérables. Cette crue a eu un caractère tout à fait exceptionnel dans les vallées des Hautes Vosges, qui sont celles des affluents de l'Ill: la Doller, la Thur, la Lauch et la Fecht. Les habitants ne se souviennent pas que des crues antérieures aient atteint la même violence, ni que les eaux soient montées à un pareil niveau. En 1919 il s'est bien produit une crue imputable aux mêmes conditions atmosphériques, mais qui n'a pas eu la même amplitude. De fortes quantités de neige étaient tombées sur les Hautes Vosges dans le courant du mois de décembre. Les chutes de neige s'étaient accentuées au cours des derniers jours du mois de décembre et la hauteur de neige avait atteint environ 1 m. sur les crêtes des Vosges. C'est alors que la température se releva, transformant la neige en pluie, un fort vent de sud-ouest continuant de règner. Ces conditions amenèrent dans la journée du 28 décembre une fonte extrêmement rapide des neiges qui fit grossir les torrents dans l' après midi de la journée du 28 décembre. Le maximum fut atteint dans la matinée du 29 décembre. Ce sont les rivières entourées des montagnes les plus élevées qui ont été affectées au maximum par les crues, on l'espèce la Thur ainsi que la Fecht. Viennent ensuite par ordre décroissant la Doller et la Lauch. L'ILL elle même eut une forte crue et débdrda en plusieurs endroits, mais sans entrainer de dégâts sérieux. Les dégâts aux immeubles ont surtout été importants dans la vallée da la Thur, du fait que cette vallée est très étroite et que les agglomérations sont établies le long de la rivière. Toutes ces localités se sont d'ailleurs développées autour d'établissements industriels qui utilisent la force de l'eau et qui ont, été à l'origine de la prospérité de la vallée. Habituellement la Thur se comporte une rivière assez tranquille et ne montre que rarement son caractère de torrent. En plusieurs endroits la crue a modifié la consistance antérieure des berges et la forme de son lit de sorte que la rivière constitue maintenant une menace directe pour les riverains. Nous allons indiquer ci-après les principaux points où les lieux habit s ont été endommagés et sont encore menacés. - WILDENSTEIN : Cette localité située tout à fait dans la haute vallée de la Thur a subi des dégâts extrêmement sérieux. Le lit du torrent qui n'a en cet endroit que 5 m. de largeur a été rapidement remblayé par les matériaux charriés par les eaux. Le torrent s'est alors partagé en deux bras dont l'un a suivi le chemin départemental et l'autre la place publique devant la mairie et l'église. Cinq maisons ont eu leurs façades éventrées. Il convenait d'apporter un remède immédiat à cette situation. Nous avons donc fait curer le lit de la rivière au moyen d'engins mécaniques de façon à la remettre dans son lit normal. Les travaux ont été exécutés en l'espace de 15 jours avec l'aide d'une unité militaire et d'engins loués à des entreprises. Les mesures les plus urgentes ayant été ainsi prises, nous étudions la solution qui serait propre à éviter dans l'avenir le retour d'un semblable accident. (correction du lit dans la traversée de la localité, éventuellement quelques travaux à l'amont pour diminuer le débit solide). - WILLER-SUR-THUR : A Willer, les autorités allemandes avaient construit en 1940 un pont provisoire, dont le radier crée une surélévation de 1 m. du lit de la Thur. Du fait de la présence de ce pont, la Thur a fortement monté à l'amont du pont, et s'est crée un écoulement sur sa rive droite en direction de BITSCHWILLER, inondant cette localité. D'autre part, un affluent qui se jette dans la Thur en amont du pont provisoire, a remblayé son lit et a emprunté deux rues de Willer. Nous avons comme à Wildenstein procédé à un curage du lit pour remettre la rivière à sa place normale. Nous faisons également établir une digue de protection sommaire sur la rive droite de la Thur. Il conviendra ensuite de remplacer le pont provisoire par un pont définitif et d'établir une ligue de protection définitive qui servira d'ailleurs à défendre la culée et les accès du nouveau pont. - MALMERSPACH : La Thur a complètement changé de lit et menace directement une cité ouvrière bâtie sur un remblai peu consistant. Elle a également contourné le pont du chemin départemental no 13b et entrainé sa chute dana la rivière. Il sera nécessaire de remettre la Thur dans son ancien lit et de protéger la berge. Le Service du Génie Rural s'occupe de cette opération. - BITSCHWILLER : Par suite de la présence d'un barrage contre lequel sont venus se plaquer les débris d'un pont provisoire, la Thur a contourné le barrage et a causé des érosions importantes qui menacent des propriétés agricoles et quelques constructions. Le Service du Génie Rural s'occupe des mesures immédiates prendre. - THANN : La Thur a produit des érosions importantes en deux endroits; elle a emporté des chemins communaux et menace directement des immeubles d'habitation. Nous faisons protéger les immeubles au moyen d'ouvrages provisoires (pieux battus et grumes) . Par la suite il y aura lieu de reconstruire des murs de soutènement et de faire quelques travaux de correction dans le lit de la rivière. Enfin un affluent de la Thur, le Steinruntz, qui traverse un quartier de la ville de Thann et de Vieux-Thann, avait entièrement remblayé son exutoire normal et s'était écoulé à travers la localité. Il y a là un problème assez grave pour les quartiers intéressés car le lit du cours d'eau a une dimension insuffisante par suite des travaux de couverture que les riverains ont exécutes. La situation est d'autant plus grave que le débit solide du ruisseau devient important en cas de crue. Indépendamment des cas que nous venons de citer, il existe des maisons isolées, menacées en divers endroits, mais qui ne paraissent pas nécessiter des travaux de protection d'envergure. Financement des travaux. Le Conseil Général du Haut-Rhin a voté un crédit pour permettre de financer provisoirement les travaux les plus urgents à exécuter à la suite des inondations, l'imputation définitive des dépenses ainsi faites étant réservée. Cette mesure nous a permis d'entreprendre les travaux énumérés plus haut, qui entraîneront une dépense d'environ 2.000.000 Frs. Nous procéderons par ailleurs à l'étude des travaux définitifs exécuter aux différents endroits menacés.
Source 17:Archives départementales du Haut-Rhin (ADHR), 1990 W.
 L’ingenieur en chef des Ponts et Chaussées : Listes des pertes. Arr. Colmar, Wintzenheim, Turckheim, Breitenbach, Gunsbach, Metzeral, Mittlach, Muhlbach, Munster, Sondernach, Soultzeren, Stosswihr, Wir-au-Val, Zimmerbach, Luttenbach Arr. Guebwiller, Blodelsheim, Bollwiller, Buhl, Ensisheim, Feldkirch, Fessenheim, Gueberschwihr, Guebwiller, Gundolsheim, Hattstatt, Hirtzfelden, Issenheim, Jungholtz, Lautenbach, Lautenbach-Zell, Lintal, Merxheim, Meyenheim, Rosenbach, Pfaffenheim, Pulversheim, Raedersheim, Rimbach-Zell, Roggenhouse, Rouffach, Rumersheim, Rustenhart, Schweighouse près Buhl, Soulzmatt, XXXgersheim, Westhalten Arr. Ribeauvillé Illhaeusern, Ingersheim, Ostheim Arr. De Thann, Altenbach, Bitschwiller, Bourbach-le-Bas, Bourbach-le-Haut, Burnhaupt-le-Haut, Cernay, Dolleren, Fellering, Goldbach, Husseren-Wesserling, Kirchberg, Kruth, Lauw, Leimbach, Malmerspach, Masevaux, Mitzach, Moosch, Niederbruck, Oberbruck, Oderen, Rammersmatt, Ranspach, Rimbach, Rodern, St. Amarin, Sentheim, Sewen, Sickert, Staffelfelden, Steinbach, Ste(o)ckensohn, Thann, Vieux-Thann, Wattwiller, Wegscheid, Willer-sur-Thur, Wildenstein, Wittelsheim.
Source 18:Archives départementales du Haut-Rhin (ADHR), 1990 W.
 RAPPORT sur les DEGATS CAUSES à l'AGRICULTURE, par les INONDATIONS I. - NATURE DES DEGATS. On peut classer les dégâts causés par les inondations en quatre catégories. 1) Dégâts provoqués par ensablement ou ravinement. En certains endroits les terres de culture ou les prairies ont été recouvertes par du sable, du gravier ou des cailloux. Dans le cas le plus épinerai ces matières étrangères pourront être enlevées par les agriculteurs, mais nécessitent des dépenses supplémentaires de main-d’œuvre et l'intervention de moyens mécaniques. Il est bien entendu que l'évaluation des dégâts a porté uniquement sur les ensablements à caractère calamiteux, car lorsque la couche de limon a été peu importante, on peut au contraire considérer qu'il s'agit d'une amélioration par apport de matières fertilisantes. Le long des cours d'eau la vigueur du courant a raviné les berges insuffisamment protégées enlevant ainsi un volume de terre qui a certains endroits était très important. Il s'agit en l'occurrence de dégâts qui affectent plus particulièrement la valeur foncière des terrains et l'exploitant sera dans l'obligation de faire des travaux de protection des berges pour éviter le renouvellement de ces pertes. Qu'il s'agisse d'ensablement ou de ravinement, il y a lieu de faire remarquer que ces dégâts sont localisés et dans le cas le plus général les agriculteurs pourront avec leurs propres moyens remédier au mal causé par les eaux. 2) Dégâts causés aux terres portant une culture. Ils sont fort heureusement très limités et n'affectent en définitive que certaines surfaces de blé. l'évaluation de ces dégâts présente des difficultés, car la végétation du blé est actuellement au point mort et ce n'est pratiquement qu'au printemps qu'on pourra faire des constatations exactes. 3) Dégâts causés aux exploitations agricoles. Ils sont rares. Quelques bâtiments d'exploitation ont été touchés, mais les dégâts sont extrêmement limités. Dans la région sinistrée toutefois les réserves alimentaires destinées au bétail et entreposées dans les caves ont été en partie altérées par les eaux. 4) Dégâts causés aux clôtures, arbres fruitiers et matériel. Les clôtures de vergers, de jardins ont été emmenées en certains endroits et des arbres fruitiers arrachés. II - EVALUATION des DEGATS De l'enquête qui a été menée auprès des Maires des communes inondées et dont les chiffres ont été en partie rectifiée par mes Services, il résulte les évaluations suivantes: Dégâts aux prairies Ils portent sur 350 ha Leur valeur est estimée à 56 millions Dégâts aux terres labourables sans culture Ils portent sur 25 hm Leur valeur est estimée à 6 millions Dégâts aux cultures de blé Ils portent sur 80 ha Leur valeur est estimée ‘à 1 million Dégâts aux jardins Ils portent sur – ha Leur valeur est estimée à 4 millions Dégâts causés aux réserves fourragères, plants, semences et autres provisions 9 millions Dégâts causés aux clôtures, arbres fruitiers machines agricoles 5 millions TOTAL : 81 millions III - MATERIAUX de DEPANNAGE NESSESSAIRES. Pour faciliter les travaux de déblaiement, de nettoyage des champs et des prairies, ainsi que les petites réparations aux fermes et aux installations d'irrigation privées, il y aurait lieu de mettre à la disposition des agriculteurs sinistrés deux tonnes de monnaie matière fer. Pour le reste, il s'agit uniquement d'un problème de main d'œuvre qui pourrait être résolu par la mise à la disposition des agriculteurs d'équipe de prisonniers. IV - CONCLUSION. Dans leur ensemble les dégâts causes par les inondations à l'agriculture sont relativement restreints. Cela tient du fait que les principaux villages touchés ne sont pas des villages où l'agriculture tient une plane prépondérante et le caractère d'exploitation de ces régions est essentiellement pastoral. Lee dégâts causés n'auront d'ailleurs qu'une très faible répercussion sur la production agricole, puisqu'en définitive c'est surtout la valeur foncière qui est atteinte. L’Ingénieur en Chef, Directeur des Services Agricoles du Haut-Rhin signature. (sans date)
Source 19:Archives départementales du Haut-Rhin (ADHR), 1990 W.
 MINISTERE DE L'AGRICULTURE Direction Générale des Eaux et Forêts 33. conservation Dép. du Haut-Rhin, Colmar - Réparation des destructions causées par l'inondation au réseau des routes et chemins forestiers de la propriété communale A. Vallée de Munster (Fecht) Wihr-au Val, Gunsbach, Munster, Soultzeren, Stosswihr, Breitenbach, Muhlbach, Sondernach, Metzeral, Mittlach Dépenses à prévoir: 1. urgence: 5885.000 2. urgence: 12.785.000 B. Vallée de la Lauch et région de Cernay Lautenbach-Zell, Linthal, Guebwiller, Buhl, Murbach, Soultz, Rimbach, Hartmannswiller, Wuenheim, Jungholtz, Uffholtz, Cernay, Steinbach, Vieux-Thann, Wattwiller Dépenses à prévoir: 1. urgence: 2.071.000 2. urgence: 80.000 C. Vallée de la Thur Wildenstein, Kruth, Oderen, Fellering, Urbès, Storckensohn, Mollau, Husseren, Hanspach, Mitzach, St. Amarin, Malmerspach, Moosch, Willer-sur-Thur, Bitschwiller, Thann, Gieshouse, Goldbach, Altenbach. Dépenses à prévoir: 1. urgence: 15.250.000 2. urgence: 11.750.000 D. Vallée de la Doller Masevaux, Rimbach près Masevaux, Sewen, Eglise de Masevaux Dépenses à prévoir: 1. urgence: 2.210.000 2. urgence: 1.180.000
Source 20:Archives départementales du Haut-Rhin (ADHR), 1990 W 1.
 Dégâts aux ponts (Liste sans date) - Thur: Fellering, Cernay, Wildenstein, Malmerspach, Vieux-Thann, Thann, Bitschwiller, Moosch, St. Amarin, Oderen, Kruth, Doller: Burnhaupt-le-Bas, Sentheim, Guewenheim, Roderen, Lauw, Kirchberg
Source 21:Archives départementales du Haut-Rhin (ADHR), 1990 W.
 Dégâts chaussées: RN 66, 430, 431, 466 CD divers du bassin de la Thur dans la région d'Ensisheim, CD 3 bis, CD 5 I, 13 et 13bis, CD 35, CD 14bis, CD 10 C.V.O. dans les bassins de la Doller, de la Thur, et de la Fecht
Source 22:GUERROUAH Ouarda, "Perception et gestion du risque d’inondation dans la vallée de l’Ill du XIXème siècle à nos jours", Mémoire de Master (Histoire) Université de Haute-Alsace, Mulhouse, 2006.
 "L'épais manteau neigeux recouvrant les Vosges sur 1,5 m a fondu très rapidement sous l'effet des pluies chaudes qui tombèrent depuis Noël. Elles ont été particulièrement intenses le 28. Les températures se sont radoucies sous l'efet dfe foehn (13,9° à Colmar). Partout, les cours d'eau ont débordé. La crue a commencé le 28 pour les affluents de l'Ill descendant des Vosges : la Doller, la Thur, la Lauch, la Fecht qui se sont transformés alors en de véritables torrents. Elle s'est poursuivie pour l'Ill et les parties avales le 29 et le 31. Les dégâts causés par ces débordements ont été minimes sur le cours de l'Ill comparés à ceux subis sur les autres cours d'eau notamment pour la Fecht."
Source 23:Archives départementales du Haut-Rhin (ADHR), 1990 W.
 Eaux et Forêts, Conservation Haut-Rhin (Colmar) : Dégâts causés par l'inondation : Forêt communale de : Metzeral, Mittlach, Soultzeren, Wihr-au-Val, Walbach, Breitenbach, Munster. Montant du dommage : 2.245.792, 2.122.214, 564.900, 60.000, 30.000, 2.236.250, 8.370.942 frc.
Source 24:Archives départementales du Bas-Rhin (ADBR), 456 D 38.
 Rapport du Préfet du Bas-Rhin relatif aux inondations de février 1958, 1ère session ordinaire de mai 1958. Comparaison des précipitations ayant provoqué les crues de 1947, 1955 et 1958. Cf. Tableau 1 ci-dessus.

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