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DETAIL DE L'ARTICLE

Décembre 1740

Cours d'eau:Lauch, Non classé, Rhin, Thur
Date:Le 4 / 12 / 1740
Localités touchées:Strasbourg, Kehl, Issenheim, Lautenbach-Zell, Bâle
Causes:Précipitations continues -
Conséquences:Dommages environnementaux - Dommages fonctionnels - Dommages humains - Dommages matériels -
Source 1:DESCOMBES René, "L’eau dans la ville, des métiers et des hommes", Strasbourg, Ed. Ronald Hirlé, 1995.
 "La crue de 1740 fut particulièrement catastrophique à Strasbourg : les maçonneries du fort de Kehl s'écroulèrent en partie. Voici la description que fit de ce cataclysme un témoin oculaire, le Maître-Charron Jenner, de la Krutenau : « Après une année de pluies presque continues (...), toutes les rivières débordèrent le 4 décembre et les eaux continuèrent à monter jusqu'au 22 décembre. Toutes les vallées entre la Forêt-Noire et les Vosges ne formèrent qu'un grand lac. La plupart des moulins, tant à la campagne que dans la ville de Strasbourg, furent détruits ou gravement endommagés. Les ponts furent entrainés ; à Strasbourg, on les chargea de bombes, de boulets et de pierre, et ce ne fut que par ces moyens qu’on les mintint. Une grande partie de la ville se trouve sous l'eau, et dans les quartiers bas, l'eau s'élevait à hauteur d'homme. La ville organisa à ses frais un service de bateaux, et l'inhumation des morts ne put se faire qu'à un seul cimetière, celui de Saint-Gall, exempt de la submersion. Une grande maison, près du couvent de Saint-André s'écroule. La garnison, dont les casernes étaient inondées, fut logée dans la salle des Tribus des métiers. Une maison, près du Couvent de St-André, s’écroula. En dehors de la ville, les habitants se retirèrent sur le toit de leurs maisons (...). À cause de ce fléau, il y a une famine et une grande épidémie."
Source 2:PFISTER Christian, "Überschwemmungen und Niedrigwasser im Einzugsgebiet des Rheins 1500–2000", dans KLÖTZLI Frank (dir.), Neujahresblatt der Naturforschenden Gesellschaft in Zürich, Der Rhein – Lebensader einer Region, n° 208, Alpnach Dorf, KOPRINT AG, 2006.
 Schweres Ereignis in Basel.
Source 3:Presse, "Kehler Zeitung", 23 mai 1970
 In den Akten der Auenheimer Fischerzunft findet sich ein weiterer Bericht von einer Hochwasserkatastrophe im Kehler Gebiet. Dieser Bericht, so wird ausdrücklich erwähnt, soll die Nachkommen in Erstaunen setzen. Deshalb drucken wir den Text hier in modernisierter Schreibung ungekürzt ab : „Anno 1740 den 22. Dezember hat sich durch Gottes Verhängnis ein außerordentliches großes Gewässer erzeigt, daß der Rhein so hoch gewachsen. daß das Wasser in etlichen Häusern zu den Fenstern hineingestiegen. Dieses große Gewässer hat sich auch in alle Felder gestellt und an vielen Äckern den besten Grund hinweggeflößt. Samstag. den 21. Dezember vor dem heiligen Christtag. ist auf Anordnung und Befehl Herrn Regierungsrats und Amtmann Pusy zu Kork der Herr Stabhalter von Bodersweier und Consorten mit einem Schiff nach Auenheim gefahren. um dem Schultheiß allda anzusagen, daß auf Befehl des Herrn Regierungsrats und Amtmanns vieles Brot zu Bodersweier zusammen tragen lassen, wer Mangel an Brot hat, kann zu Bodersweier zur Not abholen : und diesen Befehl soll der Schultheiß, allhier in Auenheim dem Herr Stabhalter zu Leutesheim auch bekannt machen, welche Mangel an Brot haben, können auch zur Not abholen. Michel Heydt, der Schultheiß, und Jakob Roß der Alt, Hans Heydt der 5te, beide Bürger allhier, sind mit obigen Personen zu Schiff nach Leutesheim dem Herren Diebold Bleß, dem ' herrschaftlichen Stabhalter vor den Hof gefahren, haben ihm obigen Befehl angesagt und sind von da über die Gärten, Felder, Matten und durch das Boderssveierer Ried zu Schiff an der Kirche vorbei gefahren bis auf Bodersweier und haben das Schiff dem Hans Hemler dem Alten an die Fensterpfosten gebunden und in dem Gasthaus zum Ochsen zu Bodersweier zu Mittag gegessen. Diese Schiffahrt ist denen zu Bodersweier. so mitgefahren, sehr gefährlich vorgekommen und werden unsere Nachkommen sich darüber verwundern über solche Schiffahrt. Welches alles den 21. Dezember am Samstag vor dem Christtag dieses 1740. Jahres geschehen ist. Auf Seiten der Gemeinde Auenheim sind dabei gewesen Michael Heydt, der herrschaftliche Schultheiß, Jakob Roß der Alt, Hans Heydt der 5te. Auf Seiten der Gemeinde Bodersweier sind dabei gewesen Herr Michael Scherr, der Herrschaft Stabhalter Hans Schnor, der herrschaftliche Förster, Michel Hauß (goldener Ochsenwirt), Jakob Hemler, Jakob Bruck, Hans Bruck, Hans Broß der Müller."
Source 4:CHAMPION Maurice, "Les inondations en France depuis le VIe siècle jusqu’à nos jours", tome 4, Paris, Dunod Éditeur, 1862.
 "En 1740, le Rhin s'éleva, à Bâle, à 6 mètres ; les eaux entrainèrent une partie des fortifications du fort de Kehl."
Source 5:ROOST Pirminius, "Kleine Thanner-Chronik oder Jahr Büchlein von dem wunderbarlichen Ursprung ... der ... Stadt Thann", Colmar, s.n., 1766.
 "Den 20. Christmonat. Hat es neben den bisherigen erschröcklichen Wassergüssen, welche an Brucken und Steeg, Reben, Aecker, Matten und anderen Gütern einen überschwänglichen Schaden auch allhier verursacht haben, abermahl einen solchen abgesetzt, daß das Wasser bey 200 Jahren so hoch und groß niemahlen gewesen. Es hat alle Brücken und Steeg hier, im Thal und anderstwo hinweggerissen, und die hiesigen Hammerschmiede mit allen ihren Gebäuen in die größte Gefahr gesetzt. Zu diesen großen Elend ist noch der Bölchensee bey etlich 20. Klafter tief ausgebrochen und hat bis auf Isenheim ganze Häuser, Scheuren und l.v. Stallungen etc. hinweggeschwemmt, auch an Gütern einen unbeschreiblichen Schaden verursacht. Man besorgte schier einen andern Sündfluß."
Source 6:BILLING Sigmund, "Geschichte und Beschreibung des Elsasses und seiner Bewohner : von den ältesten bis in die neuesten Zeiten", Basel, Deckerische Buchdruckerei, 1782.
 Im Elsaß finden sich auch einige Seen. Der berühmteste ist der Bölchensee am Fusse des Bölchenkopfes, welcher Fels eine halbe Stunde im Umkreise hat und einem Kopfe ähnlich sieht. Dieser See ist in der Mitte 54, das Becken aber 80 Schuh tief. Er ist mit Schleusen versehen, und unterhalb befindet sich ein 10 Schuh tiefer Graben, Seebach genannt, worein das überflüßige Wasser abgeleitet werden kann. Ungewöhnlich starke Winde, die das Wasser über seine Ufer treiben, verursachen im Lande große Ueberschwemmungen. Eine der merkwürdigsten war die im J. 1740, da der See in der Thomasnacht eine Seitenwand seines Beckens durchbrach. Ein Kohlenbrenner fühlte die Erde unter ihm zittern. Alles floh auf die Anhöhen. Bey Isenheim stürzten 14 Häuser ein; auch die Stadt Gebweiler lief grosse Gefahr, wenn sich der Strom nicht ausserhalb gesteckt hätte. Die Leute hörten überall ein unterirdisches Geräusch, und es kam so wie 1778 im October Wasser aus den Felsen hervor, wo zuvor niemals keines gewesen war.
Source 7:KNOLL Charles, "Histoire de la ville de Soultz (Suite)", dans Revue d'Alsace, Fédération des sociétés d'histoire et d'archéologie d'Alsace, 1862.
 "[Lac du Ballon] : Ce lac a la forme d'un cône tronqué ; le fond cependant n'offre pas une surface plane dans toute son étendue ; vers le sud il y existe une grande convexité occasionnée par un déboulement, et cet éboulement, produit par de fortes pluies, a exi lieu en 1740 et a déterminé l'inondation qui a fait tant de mal à cette époque. La digue du lac avait été rompue dans la nuit du 21 décembre 1740 ; l'éruption dura 12 heures et fut si violente, que le courant, après avoir causé dans toute la vallée de Guebwiller des dégâts inexprimables, emporta jusqu'à 12 maisons du village d'Issenheim, quoique situé en plaine, à trois quarts de lieue de la montagne. Voici ce que raconte de cette catastrophe Jean-André Silbermann, le célèbre facleur d'orgues de Strasbourg qui a exploré cetle contrée en 1745. « Me trouvant en 1745 à Guebwiller pour réparer l'orgue des Dominicains, je formai le projet d'aller au Ballon et de visiter le lac. « Les eaux de ce lac sont limpides, l'œil suit longtemps la pierre qu'on y jette, la truite y abonde et y devient plus grande et d'une couleur plus foncée que dans k's autres montagnes. Ce lac a trois quarts de lieue de circonférence. Je n'en connais pas la profondeur, (Billing dans su description de l'Alsace la porte à 80 pieds). On dirait cette masse d'eau au fond d'une vallée, malgré sa situation sur ces hauteurs, tant de tous côtés, excepté d'un seul, de hautes montagnes l'environnent. Nous déchargeons nos armes à feu, la détonation se répète d'échos en échos avec un fracas épouvantable, sur la hauteur, des armes d'un plus fort calibre n'avaient rendu nu'un faible son. « Cinq ans avant ce voyage, les eaux du lac, qui avaient alors 40 pieds de hauteur de plus qu'elles n'en ont maintenant, autant, lu moins qu'on peut en juger par les rochers qui l'encaissent. firent irruption. « La curiosité nous fit prendre, raconte Silbermann, pour le retour, le côté par lequel les eaux du lac se firent jour dans la terrible nuit du 21 décembre 1740. IS'ous trouvâmes entre deux montagnes, une excavation de 20 pieds de largeur, que les eaux s'étaient creusée avec violence. D'énormes quartiers de roc, des arbres déracinés, les uns couchés à terre, les autres fixés dans les décombres, les racines en l'air ; l'eau rugissant au sortir du lac et bondissant au milieu de ces ruines de la nature, çâ et là des terres qui surplombent, tel est ce chemin, tels étaient les obstacles que nous avions à vaincre souvent au péril de notre vie. « Arrivés vers trois heures et demie à un endroit où le torrent a passé, nous rencontrâmes un charbonnier qui nous raconta les angoises qu'ils endurèrent lui, sa femme et ses six enfants, lorsque, à l'approche des eaux, la terre trembla, l'air retentit d'un mugissement, lugubre produit par les eaux qui arrivaient. Le courant avec tout ce qu'il entraînait passa près de la cabane du charbonnier, se gonfla et emporta en se retirant plus de 600 cordes de bois qui étaiem destinées à être charbon- nées. Les anciens de la vallée avaient depuis longtemps prévu cette' irruption : la terre que l'on avait élevée en forme de digue du côté où le lac se débouche leur semblait trop haute el beaucoup trop étroite pour offrir une plus longue résistance a la pression des eaux. Les pluies, qui n'avaient cessé de tomber l'automne, avaient considérablement élevé le niveau du lac ; bientôt la digue fut entamée, l'écluse qu'elle supportait fut violemment arrachée des rochers contre lesquels elle s'appuyait, une masse énorme d'eau se fil jour et se précipilu dans les vallées à 9 heures du soir. Au-dessus de Guebwiller une maison et une scierie furent enlevées, les arbres que le torrent charriait s'arrclèrent à l'ouest de la ville et se placèrent heureusement en Invers, comme pour diriger le courant dans les fossés ; Guebuiller fut ainsi sauvé. Issenheim fut plus maltraité, deux arches du pont de pierre, qui existe en cet endroit sur la Lauch, furent obstruées, le courant entra droit au village, quatorze maisons furent détruites, beaucoup d'autres fortement endommagées. Une grange remplie de foin et de paille lut soulevée par les eaux et portée à plus de 50 pas devant la porte de la cour. Un notaire d'Eguisheim, qui possédait une maison à Issenheim, et qui avait ses caves si bien approvisionnées, qu'on disait qu'il avait assez de vin pour arroser tous ses prés, vit sa maison détruite, ses tonneaux, jusqu'à ses foudres de 50 mesures, nager sur la plaine et crever au milieu des flots. Deux personnes seulement qui étaient restées trop longtemps au rez-de-chaussée furent noyées ; mais c'est la campagne qui soutint le plus, les champs et les prés lurent tout abimés. « La baisse des eaux s'opéra en 12 heures ; l'inondation avait disparu sans que les maisons fussent redevenues habitables ; les eaux avaient soulevé les planchers et rempli les appartements de vase à deux pieds de hauteur, elle entra j:isque dans les fours. Quand on débarrassa la campagne de tout ce que les eaux y avaient amené, on Inmva une très-grande quantité de poissons morts, on ramassa plus de cinq cents voitures d'abres et de racines qui pourvurent Issenheim de bois de chauffage pour plus de trois années. » Le 20 décembre 1740 , raconte la Petits Chronique de Thann, la pluie diluvienne qui tombait depuis quelques jours aait provoqué une inondation générale, tous les ponts et bacs de la vallée de Sl.-Amarin furent enlevés, beaucoup de maisons s'éccroulerent, on a'ppréhendait un nouveau déluge ; i les eaux depuis 200 ans n'avaient pas atteint cette hauteur. Le maréchal Vauban i, lors de la construction de Neuf-Brisach, avait fait monter les eaux du Belchen-Sée, au moyen d'une digue de 40 pieds de haut, dont il fit fermer la partie inférieure du lac ; une écluse pratiquée dans le milieu de la digue réglait la dépense des eaux à proportion des besoins de la navigation d'un canal dit de Vauban , qui ne subsiste plus 2, mais qui servait alors aux transports des matériaux destinés pour le Neuf-Brisach. La grande affluence des eaux, occasionnée par de fortes pluies, et peut-être aussi l'éboulement dont nous avons parlé rompirent cette digue et déterminèrent l'inondation. Depuis cette fatale époque la digue n'a plus été rétablie ; le lac se décharge par un canal ou fossé appelé Séebach, qui se réunit à la Lauch ', entre la source de cette rivière et le village de Lautenbach. Les religieuses de l'ordre de Saint-Dominique demeurant au couvent de la porte des anges 4 (Engelspforte) se réfugièrent, lors de cette inondation , sur les greniers du couvent. Casimir de Rathsamhausen le prince abbé de Murbach ayant appris ce fait:>, fit construire immédiatement quelques radeaux et exposant hardiment sa vie, il alla au secours des religieuses, leur apporta des aliments et parvint à les sauver.
Source 8:HOFFMANN Charles, "L'Alsace au dix-huitième siècle au point de vue historique, judiciaire, administratif, économique, intellectuel, social et religieux", Vol. 1, Colmar, H. Huffel, 1906-1907.
 A Isenheim, la Lauch déstrusit en cette année 1740, 14 maisons.
Source 9:COMITÉ D'ACTION CULTURELLE DE LA VILLE DE GUEBWILLER, SOCIÉTÉ D'HISTOIRE DES RÉGIONS DE THANN-GUEBWILLER, "Guebwiller à travers son passé : pages choisies de l'œuvre historique de Charles Wetterwald", Guebwiller, Imprimerie Alsatia, 1971.
 "1740 : inondation consécutive à la rupture du barrage du lac du Ballon."
Source 10:CHAMPION Maurice, "Les inondations en France depuis le VIe siècle jusqu’à nos jours", tome 4, Paris, Dunod Éditeur, 1862.
 "A cette inondation se mêle le souvenir d'un désastreux événement. « Pour alimenter le canal de Neuf-Brisach, dit Aufschlager Vauban avait fait construire à l'embouchure du lac du Ballon, une écluse et un fossé de 3 mètres de profondeur appelé Seebach, lequel aboutit à la Lauch. En 1740, les pluies et les neiges firent monter les eaux du lac à une hauteur extraordinaire, et le 21 décembre, au milieu de la nuit, l'écluse et la digue se rompirent avec un fracas terrible ; une masse d'eau énorme, haute de 16 mètres, se précipita avec fureur dans la vallée et inonda les environs. Guebwiller et Isenheim essuyèrent une perte incalculable. Dans ce dernier village 14 maisons devinrent la proie du torrent. »
Source 11:"La Lauch : Rivière aux sautes d'humeur" [en ligne], site de la commune d’Issenheim. URL : http://www.issenheim.fr/histoire-de-la-commune/la-lauch.html (page consultée le 23 juillet 2016).
 Les tragiques inondations du 15 février 1990, nous ont permis de constater que la mémoire collective conservait encore partiellement le souvenir de la rupture de la digue du lac du Ballon en 1740. Pour acheminer les matériaux nécessaires à la construction de la forteresse de Neuf-Brisach, VAUBAN fit construire en 1699 un canal reliant la Lauch au Quatelbach. Pour son alimention en eau, il fit élever une digue en terre battue sur l'ancienne moraine du dont il relevait ainsi le niveau d'une douzaine de mètres. La veille de la Saint-Thomas en 1740, le 20 décembre vers 21 h, à la suite Je pluies torrentielles, la digue artificielle céda et le lac déversa son trop-plein sur la vallée. Le courant emporta tout ce qui se trouvait sur son passage. A Issenheim, les flots détruisirent 14 maisons dont le moulin à chanvre du couent des Antonins qui se trouvait sur le Muhlbach, un canal de dérivation de la Lauch. Une grange remplie de foin, fut traînée par les eaux. D'après le sieur GISDÔRFER, juré assermenté de la prévôté d'Issenheim, plupart des maisons inondées, certaines jusqu'à 8 pieds de hauteur. Dans les "Stube "et autres pièces d'habitation, on mesurait jusqu'à 3 pieds de boue. Les céréales, le vin, les réserves de foin, engloutis sous les flots, étaient anéantie. Plusieurs personnes sont mortes noyées. "Es war dazumal grosserjammer"(c'était alors une grande détresse !) conclut le chroniqueur local. Les archives paroissiales confirment ces propos. A la date du 20 décembre, on y lit que : «... certaines personnes, surprises en traversant la rue vers le domicile de Thiébaut SCHERMESSER, ont été étouffées par les eaux de cette maudite inondation, parmi lesquelles un dénommé Ulrich, son épouse Barbara et ]oui- fils âgé d'environ 7 ans, originaires de Niederwill, prés de Brengarten. Le 22, ils ont été enterrés dans le cimetière de l'ordre de Saint-Antoine...» Il se pourrait aussi que les décès enregistrés le 26, 27 et 28 décembre soient consécutifs à cette terrible catastrophe. De même, pourrait s'expliquer l'inhumation des victimes au cimetière du couvent des Antonins, un endroit protégé par d'imposants murs d'enceinte, contrairement au cimetière de la paroisse situé à proximité immédiate de la Lauch et vraisemblablement dévasté par les flots. Autre précision : le domicile de Thiébaut SCHERMESSER se situe dans la Langgasse, aujourd'hui rue de Guebwiller. Il s'agit de la maison abritant le cabinet médical de MM. ENGEL et DRENDEL.
Source 12:KECH Maurice, "Aperçu des crues de la Lauch au XVIIIè siècle", dans S'Lindeblätt – Les cahiers du patrimoine du Haut-Florival, n° 4, 1990.
 "Le 20 décembre 1740, la digue du Lac du Ballon céda sous le poids des masses d'eau suite à des pluies torrentielles et les flots dévastèrent la vallée. (cf. «Le lac du Ballon») Un acte daté du 12 avril 1742 signé par les Chapitres de Lautenbach et de Murbach en présence de l'inspecteur principal des Ponts et Chaussées d'Alsace établit les nouvelles limites après les inondations (2). Le lit de la Lauch étant la limite entre les deux Chapitres, beaucoup de parcelles situées sur la rive gauche de la Lauch donc du côté de Lautenbach, se retrouvèrent sur l'autre territoire après la modification du lit de la rivière. inversement, des parcelles appartenant à Murbach se retrouvèrent sur le côté de Lautenbach. Le document fait l'inventaire de ces parcelles et fixe leur superficie en journées de fauche. Les terres suivantes de Lautenbach passent du côté de Murbach: - Griessermatt - Vordererbruck - Kerchmatt - Bössmatt - Bitzen - Kehrgraben soit un total de 4-1/4 journées de fauche. Les parcelles de Murbach qui passent du côté de Lautenbach sont : - Lauchmättlein -Grumlein - Aftermatt - Köpler - Butzen et la parcelle entre le pont de Sengern et la maison Sonhalter Nicolas soit un total de 3-1/4 journées de fauche. L'acte conclut que la différence d'une journée de fauche en faveur du Chapitre de Murbach ne peut pas être prise en considération et que les deux parties adoptent comme limite de leur territoire le nouveau lit de la Lauch en déclarant ne plus revenir sur cette décision mais de vouloir entretenir, au niveau du Chapitre comme au niveau de leurs sujets respectifs, de bons rapports de voisinage. Suivent les signatures des représentants des deux Chapitres, du prévot Breitschmitt de Lautenbach et du notaire royal.
Source 13:Archives départementales du Haut-Rhin (ADHR), C 1253.
 Les terres labourables furent inondées, la population de Munwiller a du se réfugier dans les greniers
Source 14:CHAMPION Maurice, "Les inondations en France depuis le VIe siècle jusqu’à nos jours", tome 4, Paris, Dunod Éditeur, 1862.
 "Après une année de pluies presque continues, qui empêchèrent les fruits de mûrir, toutes les rivières débordèrent le 4 décembre et les eaux sontinuèrent à monter jusqu'au 22 décembre. Toutes les vallées entre la Forêt-Noire et les Vosges ne formérent qu'un grand lac."
Source 15:STROBEL A. G., "Histoire du gymnase protestant de Strasbourg", Strasbourg, Frédéric Charles Heitz, 1838.
 "Au mois de Décembre 1740 , une grande inondation affligea nos contrées(1), à la, suite d'un dégel rapide, et causa des dégâts immenses. Ce n'est que vers la fin de Janvier de 1741, que les eaux se retirèrent peu-à-peu. Un second fléau se joignit au premier : les eaux débordées ayant intercepté les communications, le prix des vivres devint exorbitant, et, en outre, des bruits de guerre jetèrent l'alarme dans les esprits. Mais ces nouveaux malheurs ne firent aucun tort sensible au Gymnase, que son directeur, dans le programme qui vient d'être cité, compare à l'Arche de Noé sauvée du déluge."
Source 16:Mémoire Du Directeur des Ponts-et-Chaussées d’Alsace Charpentier relatif aux causes des divers ravages qu’occasionne le cours du Rhin sur les terres riveraines, et les moyens de les prévenir avec succès et économie, Archives départementales du Bas-Rhin (ADBR), SP 646.
 "Elles [digues de bordage] existaient encore toutes il y a environ quinze ans dans l’état le plus défectueux, tant pour l’élévation et la solidité, que pour leur direction, d’où est résulté la submersion totale de toutes les terres et les villages situés dans les plaines contigues au Rhin, lors de ces débordemens de 1740 et 1758, qui ont causé des dommages incalculables (...)".

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