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Août 2007

Cours d'eau:Ill, Largue, Non classé
Date:Le 8 / 8 / 2007
Localités touchées:Altkrich - Didenheim - Bise - Moernach - Mooslargue - Pfetterhouse - Durlinsdorf - Courtavon - Seppois-Le-Bas - Seppois-le-Haut - Largitzen - Liebsdorf - Levoncourt - Oberlarg - Strueth - Ueberstrass - Dannemarie - Retzwiller, - Wolfersdorf - Gommersdorf - Balschwiller - Friesen - Illfurth - Pfetterhouse - Rosensbach
Causes:Orages - Précipitations continues -
Conséquences:Dommages environnementaux - Dommages fonctionnels - Dommages matériels -
Source 1:Ministère de l’Écologie, de l’Énergie, du Développement durable et de la Mer, Direction générale de la prévention et des risques, Service des risques naturels et hydrauliques, "Les événements naturels dommageables en France et dans le monde en 2007", 2008.
 Episode pluvio-orageux, une première ligne orageuse se forme en début d'après-midi entre le Sundgau et le Territoire de Belfort. Les précipitations intenses ont occasionné des inondations et coulées de boue. Des centaines de maisons, de bâtiments publics et la voirie ont été endommagées. Des cumuls de précipitations de 56 mm à Carspach, de 75,6 mm à Lucelle en 12h, Dr >50 ans; 70,4 mm en 24h à Jonchery, Dr>20 ans. Crue vicennale de l'Ill à Altkrich avant sa confluence avec la Largue, et cinquentennale à Didenheim après la confluence, crue cinquantennale de l'Allaine et de la Largue.
Source 2:Presse, "L’Alsace", 10, 11 et 15 août 2007.
 Crue estivale de la Largue provoquée par la succession de nombreux orages. Les pluies incessantes ont fait monter le niveau de la rivière jusqu’à faire déborder les eaux. Un retour d’est venant de Suisse a provoqué des inondations en Suisse, dans le sud de l’Alsace. Des pluies torrentielles (100 mm d’eau en 24 heures au m2 à Lucelle) sont tombées dès le 8 août et ont provoqué la montée des eaux de l’Ill, de la Largue et des autres cours d’eau sundgauviens. De nombreuses routes et maisons ont été submergées. Les régions de Colmar, Mulhouse ont également été touchées par les eaux. La vallée de la Largue a été très éprouvée par cette montée des eaux, qualifiée de « surprenante », dans la nuit du 8 au 9 août : caves, prés, routes inondées et coulées de boue en de nombreux endroits. A Bisel, commune la plus sinistrée, « on a jamais vu ça, l’eau venait de partout, elle descendait chez nous, de toute la vallée », déclarait un habitant. Il y avait 50 cm d’eau dans les rues principales de nombreuses localités (Seppois, Moernach,…) interrompant la circulation. Des problèmes ont été signalés à Mooslargue, Pfetterhouse, Durlinsdorf, Courtavon, les deux Seppois, Largitzen, Liebsdorf, Levoncourt, Moernach, Oberlarg, Strueth et Ueberstrass. A Seppois-le-Bas, les trottoirs ont été arrachés, les locaux de l’entreprise Janoplast baignaient dans 50 cm d’eau et à certains endroits du site, le mètre d’eau était atteint. Pour le moment, il est impossible de faire un inventaire exact des dégâts mais le préjudice semble très important. Le macadam de la plateforme d’exportation a été raviné et 60 % des produits du site principal ont été emportés par les eaux de la Largue. L’entreprise tourne au ralenti depuis le 8 août. D’après le directeur, Janoplast, crée en 1964, n’avait jamais connu une telle inondation. A Dannemarie, « du jamais vu » d’après la presse. La rivière est sortie de son lit entre la Super U et le magasin Pêche Exotic, la RD 419 a été coupée à la circulation et une demi-douzaine de voitures ont été prise au piège. Dans les caves, l’eau est montée de 50 cm à 2,50 m à Dannemarie, Retzwiller, Wolfersdorf, Gommersdorf, Balschwiller. Trois familles ont du être évacuée, grâce à l’échelle à coulisse des pompiers, ainsi que des chevaux et bovins de leur pâture. A Friesen, un habitant habitué aux crues de la Largue a mesuré un mètre d’eau devant le batardeau placé à l’entrée de son garage, « du jamais vu » selon lui. A Illfurth, la montée des eaux a été très rapide et a surpris beaucoup de monde. Il était impossible d’entrer ou de sortir de la localité tant il y avait d’eau dans les rues (eaux de l’Ill, de la Largue et du canal du Rhône au Rhin). Dans certaines caves, l’eau dépassait 1, 50 m de profondeur. La salle polyvalente, le rond point le terrain de sport étaient sous les eaux de même que la station d’épuration, hors service en raison d’une panne EDF. Une personne, dont la maison était inaccessible, a été évacuée en barque. A l’entrée d’Illfurth, la digue sur l’Ill a du être colmatée avec de la terre, par contre, personne n’a pu empêcher le débordement du canal : « le canal a débordé parce que le seuil du côté des prés est aussi haut que du côté du village. Il faudra entreprendre des travaux pour que le trop plein s’écoule dans les champs », déclara Helmut Bihl, maire d’Illfurth. La commune de Pfetterhouse a été inondée par les eaux boueuses du Rosensbach, un affluent de la Largue, bien qu’elle trône à 500 mètres d’altitude. Il y avait 50 cm d’eau dans les cours ravinées des habitations et 1 mètre d’eau dans les caves. Dans le Sundgau, plus d’une trentaine de routes ont été fermées à la circulation en raison des inondations (dont les RD 18 et 18I), des glissements des terrains et des affaissements dus aux infiltrations, près de 40 communes du sud du Haut-Rhin ont été touchées et plus de 460 interventions des pompiers ont été signalées. Entre 30 et 40 % des usagers de France Télécom ont été privé de téléphone à cause des inondations. D’après MétéoFrance Colmar, la quantité d’eau tombée sur le sud du Haut-Rhin est un « phénomène qui se produit deux fois par siècle en moyenne ». La station de Bâle-Mulhouse a relevé 92 mm de pluie en 3 jours seulement dont 58,6 mm en 24 heures (du matin du 8 au matin du 9 août). Le record précédemment enregistré pour 24 heures à cette même station remonte au 28 mai 2003 avec 56,4 mm. Dans le Sundgau, les chiffres relevés sont bien plus impressionnants : 103 mm à Carspach en 3 jours, 140 mm à Lucelle pour les même 3 jours dont 92 mm lors de la seule journée du 8 août. Du côté de Meyenheim, 85 mm sont tombés en 3 jours contre 55 mm pour un mois d’août normal. A Colmar, il est tombé 30 mm et à l’Euroairport, 60 mm. A partir du 9 août, la baisse des précipitations a permis de lever l’alerte « orange » sur le département du Haut-Rhin. La décrue est amorcée dès le 9 août pour l’Ill et la Largue, les populations sinistrées poursuivent les travaux de nettoyage. D’après la préfecture, une dizaine de communes du sud du département du Haut-Rhin ont déjà entamé les premières démarches de demande de l’état de catastrophe naturelle. Comme nous l’ont une fois de plus rappelé les inondations d’août 2007 et Hervé de Chalendar, journaliste à L’Alsace, « on ne saura jamais domestiquer la nature. Mais au moins peut-on essayer d’anticiper ses caprices ». L’activité humaine participe à la réduction du couvert végétal, favorisant ainsi les risques d’inondations. Aussi, le gouvernement décida en 2003 de réformer et de réorganiser les services de surveillance des cours d’eau afin d’anticiper au maximum les éventuelles montées des eaux. Les 77 Services d’Annonce des Crues (SAC) de France ont ainsi été remplacés par 22 Services de Prévention des Crues (SPC). Le SPC du Rhin-Sarre intervient sur les deux départements alsaciens et sur la Moselle. Quatre personnes surveillent en continue les 15 cours d’eau de la zone (Rhin, Ill, principaux affluents). Depuis la création du SPC Rhin-Sarre, la surveillance des rivières alsaciennes s’est vue être renforcée. Les SPC ont à leur disposition diverses sources d’information : les limnimètres signalent les hauteurs d’eau (il y en a environ 40 sous la surveillance du SPC Rhin-Sarre), les pluviomètres et les prévisions détaillées de MétéoFrance, la constatation sur le terrain par des partenaires du SPC, ainsi que des logiciels de modélisation qui interprètent toutes les données. Pour chacun des 15 tronçons, le SPC définit une couleur correspondant au niveau de risque pour les prochaines 24 heures, accompagné d’un commentaire et transfère le tout à Toulouse au Service Central d’Hydrométéorologie et d’Aide à la Prévision des Inondations (SCHAPI). Le SCHAPI est un organisme central qui s’occupe du traitement des informations et les restituent au public par le biais du site vigicrues. Le SPC, qui privilégie la communication avec la préfecture et les services de secours, s’occupe également de dresser des statistiques servant à qualifier la crue et déterminer son caractère exceptionnel : crue annuel, bisannuel, décennale, centennale,… Cette qualification aura une importance capitale dans la perspective des futures indemnisations. www.vigicrues.ecologie.gouv.fr est un site où l’on peut constater les cartes de prévisions de crues, actualisées deux fois par jour. D’après les informations recueillies sur ce site, le Rhin en aval de Strasbourg avait atteint un niveau d’alerte de niveau 2, équivalent à la couleur « jaune ». Cela correspond à un « risque de crue ou de montée rapide des eaux n’entraînant pas de dommages significatifs, mais nécessitant une vigilance particulière dans le cas d’activités saisonnières et/ou exposées ». Dans les vallées de la Largue et de l’Ill en amont de Mulhouse, l’alerte était de niveau 3, c’est-à-dire « orange », cela signifie qu’il existe un « risque de crue génératrice de débordements importants susceptibles d’avoir un impact significatif sur la vie collective et la sécurité des biens et des personnes ». (Le niveau d’alerte 4 en « rouge » étant le plus grave, il correspond à un « risque de crue majeure. Menace directe et généralisée de la sécurité des personnes et des biens ». Quant au niveau 1 de couleur « verte », « aucune vigilance particulière n’est requise »).

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