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DETAIL DE L'ARTICLE

17 septembre 1852 (suite 1)

Tableau 2

Désignation des communes 1ère catégorie 2e catégorie
Nombre de personnes Montant des pertes Nombre de personnes Montant des pertes
Artolsheim 41 3174 56 10170
Bootzheim 200 12010 250 15560
Diebolsheim 96 38040 19 21823
Mackenheim 594 34742 368 29187
Marckolsheim 424 13707 392 19832
Richtolsheim 16 2260 14 3320
Saasenheim 37 16640 25 9010
Schoenau 65 3595 162 7080
Sundhausen 150 5000 700 20000
Bofzheim 73 3250 255 14450
Friesenheim 73 3250 209 23291
Rhinau 1043 59507 210 22390
Daubensand 79 1473 80 (?) 2420
Gerstheim 60 8950 186 20580
Obenheim 43 6277 63 13230
Total 2921 208625 3289

232343

Cours d'eau:Bruche, Doller, Fecht, Ill, Largue, Lauch, Non classé, Rhin, Zinsel
Date:Le 17 / 9 / 1852
Localités touchées:Strasbourg, Kehl, Daubensand, Obenheim, Altkirch, Brunstatt, Baldersheim, Carspach, Fislis, Illfurth, Illzach, Mulhouse, Roppentzwiller, Sausheim, Tagolsheim, Walheim, Bischwihr, Ensisheim, Fortschwihr, Horbourg-Wihr, Illhaeusern, Logelheim, Meyenheim, Réguisheim, Riedwihr, Sundhoffen, Tagolsheim, Ensisheim, Ruelisheim, Sundhoffen, Wolfersdorf, Bâle, Huningue, Dannemarie, Colmar, Neuf-Brisach, Sélestat, Schoenau, Rhinau, Marckolsheim, Plobsheim, Mackenheim, Artolsheim, Richtolsheim, Diebolsheim, Boofzheim, Friesenheim, La Wantzenau, Wyhl-am-Kaiserstuhl, Saasbach-am-Kayserstuhl, Weisweil, Bootzheim, Saasenheim, Gerstheim, Sundhouse, Schwobsheim, Illkirch-Graffenstaden, Eschau, Ostwald, Nordhouse, Erstein, Hessenheim, Benfeld, Ohnenheim, Kogenheim, Witternheim, Osthouse, Ebermunster, Elsenheim, Huttenheim, Rossfeld, Matzenheim, Sermersheim, Herbsheim, Seltz, Lauterbourg, Jebsheim, Fegersheim, Drusenheim, Kembs, Ottmarsheim, Blodelsheim, Geiswasser, Kunheim, Gambsheim, Offendorf, Chalampé, Fort-Louis, Beinheim, Munchhausen, Dalhunden, Artzenheim, Schweighouse-sur-Moder
Causes:Fortes précipitations -
Conséquences:Dommages environnementaux - Dommages fonctionnels - Dommages humains - Dommages matériels -
Source 1:Archives départementales du Bas-Rhin (ADBR), 390 D 664.
 Lettre au Sous-préfet de Sélestat, 19 septembre 1852, Diebolsheim : « Je ne saurai mieux excuser la témérité, Monsieur le Sous-Préfet, qu’en abordant de suite le triste sujet, dont j’ose venir vous entretenir. Le Rhin, par une crue subite et spontanée a fait irruption dans notre banlieue, et a inondé toute la terre située entre son rivage et la route départementale, terre plantée pour la plupart de pomme-de-terre, de carottes, de raves et de betterave ! De mémoire d’homme, il n’avais acquis une élévation aussi considérable. L’eau coule dans toutes les rues du village, elle pénètre dans les écuries, dans les granges, dans les maisons d’habitations dont plusieurs construites en briques non cuites, vont s’écrouler ! Les blés qu’on avait bien rentrés, et qui occupaient le fond des gerbiers, sont assis en ce moment dans l’eau ! Et pourtant les flots montent, montent toujours plus haut. Encore quelques instants et ils passent la grande route ! (...) Si l’année dernière le coup porté par les hautes eaux était dangereux, cette fois il est tout à fait désespéré, je dirais mortel, si la pensée à une divine providence ne venais nous soutenir et nous consoler. (...) »
Source 2:Archives départementales du Bas-Rhin (ADBR), 390 D 664.
 Lettre de l’agent voyer-inspecteur au Sous-préfet de Sélestat, 19 septembre 1852 à 1 heure de l’après-midi, Friesenheim : « (...) Quelle Calamité ! Quel malheur ! Toute la vallée entre le Rhin et la route nationale n° 68 ne forme plus qu’une seule nappe d’eau, à Schoenau, à Saasenheim, Diebolsheim, Friesenheim des maisons se sont écroulées, il y a des Endroits où l’Eau a jusqu’à 1m. 50. de profondeur, impossible de faire le sauvetage par les Chevaux et point de bateaux, très peu de nacelles. La famille Wagenheim du moulin de Rhinau a fait des signaux de détresse, [...] que le Thalweg du Rhin n’enlève ce moulin. J’ai exhorté M. le maire de Diebolsheim, d’y envoyer du secours, mais jusqu’à présent ou n’a pu trouver qu’une petite nacelle à y envoyer j’ai donc donné l’ordre d’en chercher au Canal. Boofzheim et Rhinau souffrent considérablement. Les digues du Rhin sont insuffisantes, les Eaux les dépassent, si par malheur il s’y forme une brêche le Thalweg enlevera une partie de cette commune. On devrait envoyer quelques grands bateaux sur cette localité pour le cas éventuel. (...) ».
Source 3:Archives départementales du Bas-Rhin (ADBR), 390 D 664.
 Rapport du Conducteur des Ponts et Chaussées au Sous-préfet de Sélestat relatif à l’inondation des villages de Marckolsheim, Mackenheim, Artolsheim, Richtolsheim et Saasenheim, 20 septembre 1852, Sélestat : « Hier à 1 heure de l’après midi, les eaux arrivaient entre la route à la sortie de Marckolsheim, mais aucun accident grave n’était encore arrivé, si ce n’est une mauvaise petite maison qui s’était écroulée ; les habitants transportaient des terres pour faire quelques petites digues, afin d’empêcher les eaux d’arriver à Marckolsheim ; arrivé à Mackenheim, là, les eaux avaient envahi complètement le village, et passaient sur la route sur 100 mètres de longueur et sur 0.50 de hauteur ; Monsieur le Juge de paix de Marckolsheim que j’accompagnais, ainsi que Mr Dispot, Conducteur du Rhin, se sont emparés immédiatement d’une nacelle pour aller chercher les familles dont les maisons menaçaient ruine. Plusieurs maisons au nombre de quatre à cinq étaient déjà écroulées, mais personne n’avait péri. Le soussigné s’est ensuite transporté à Artolsheim, pour s’assurer si, là, il n’y avait pas encore du dangers ; les eaux avaient envahi toute la partie droite du village, mais s’arrêtaient contre la route. Le maire ainsi que les habitants étaient là à attendre le moment, où, les eaux grandissant, ils seraient obligés de couper la route, afin de ne pas inonders la partie du village, qui se trouve à l’entrée et à la sortie de la traverse, et comme le soussigné n’avait pu trouver une voiture, pour passer les voyageurs à Mackenheim, il en fit partir une d’Artolsheim. A cinq cent mètres avant d’arriver à Richtolsheim, les eaux, passaient sur la route sur une longueur de 150 mètres environ malgré un batardeau fait avec des terres et des poutres par les militaires de la garnison de Schlestadt ; les eaux avaient fait des ouvertures dans plusieurs endroits, et l’accotement gauche était enlevé complètement sur une profondeur de 0.70 à 0.80. Comme les bois barraient la route et empêchaient le passage des voitures, j’ai fait ôter ces bois qui étaient inutiles, n’étant maintenus par rien. J’ai envoyé ensuite une voiture de Richtolsheim dans cette partie, pour passer les voyageurs, et j’en ai placé une autre près de l’endroit ci-dessus désigné. Dans Richtolsheim les eaux se trouvaient dans la même position qu’à Artolsheim, mais à Saasenheim les eaux inondaient toutes les maisons situées à droite de la route et circulaient comme un torrent sur la moitié de la longueur de la route. Un batardeau construit par les soldats ayant préservé presque toutes les maisons situées sur la gauche de la route. Ayant rencontré dans cet endroit l’ambulant Ripp et celui ci m’ayant dit, que les eaux ne passaient que sur un seul point de la route vers le 17e Kilomètre, et où il avait placé un Cantonnier ; je retournai vers Artolsheim et Mackenheim, où la surveillance devait être plus nécessaire ; Alors de retour à 8 heures du soir à Artolsheim, les eaux n’avaient augmentées de 0.07 depuis 5 heures, et étant, encore éloignées de passer sur la route. A Mackenheim le voiturier était reparti parce qu’il n’avait pensé que sa présence était inutile, dès l’instant, qu’il y avait deux nacelles qui faisaient le service de passer les voyageurs, et partout on a preféré cela aux voituriers, dont les habitants ne se souciaient pas de louer, craignant toujours que l’eau ne vint envahir leurs maisons. Arrivé sur la Route Départementale n° 5 de Schlestadt à Marckolsheim, et sur le 6e kilomètre, je vis avec satisfaction, que le Chef cantonnier Rieffet était là avec des bateliers et des lanternes pour éclairer et transporter les voyageurs. Je sus par le chef Cantonnier que les eaux avaient encore augmenté, et qu’elles passaient sur la route sur un kilomètre de longueur environ. ».
Source 4:Archives départementales du Bas-Rhin (ADBR), 390 D 664.
 Lettre du maire de la commune de Saasenheim au Sous-préfet de Sélestat : « je vous préviens que pendant cette nuit, de dimanche à lundi, les eaux ont baissé de dix centimètres environ, mais cette baisse ne provient que de l’écoulement qu’on a pratiqué par-dessus la grande route près de Richtolsheim, où l’eau se dirige à travers les champs entre Saasenheim et Sundhausen qui sont écroulés, et plusieurs autres qu’on a déjà soutenues par des appuis menaçant de tomber sous peu. (...) ».
Source 5:Archives départementales du Bas-Rhin (ADBR), 390 D 664.
 Lettre de l’agent voyer-inspecteur au Sous-préfet de Sélestat, 20 septembre 1852 à 7 heures du matin, Saasenheim : « La nuit s’est assez bien passée à Saasenheim, il n’y a pas de nouveaux accidents à déplorer, les eaux ont baissé de 10 centimètres ; à Richtolsheim une maison est tombée cette nuit, sur la demande de M. le maire j’y ai envoyé un bateau de sauvetage. A Schoenau les eaux n’ont pas augmenté depuis hier matin par suite de la rupture du Sponeck près de Marckholsheim. Sur la route nationale n° 68 près de Richtolsheim la digue a reçu une brèche, je crois qu’elle a été faite méchamment, les Eaux descendent sur ce point vers Sundhausen j’ai donné l’ordre de la refermer immédiatement. (...) ».
Source 6:Archives départementales du Bas-Rhin (ADBR), 390 D 664.
 Lettre du maire de Bootzheim au Sous-préfet de Sélestat, septembre 1852, Bootzheim : « J’ai l’honneur de vous faire observer que le débordement du Rhin et même de la digue à plusieurs endroits a inondé presque toute notre banlieue. Plusieurs familles ont été obligées de fuir avec leurs bestiaux, les eaux sont beaucoup plus fortes que l’année dernière, elles croissent encore dans le moment. Dans toutes les Communes on a sonné le toccin à Marckolsheim, à Mackenheim et à Bootzheim. (...) ».
Source 7:Archives départementales du Bas-Rhin (ADBR), 390 D 664.
 Lettre au Sous-préfet de Sélestat, 20 septembre 1852 : « Vous avez sans doute déjà appris la nouvelle de la crue simultanée et rapide du Rhin et de l’Ill ; dans la journée d’hier nous avons su que le fléau, après avoir ravagé les parties supérieures du département, se rapprochait de nous sans perdre de son intensité et que dans la nuit du 18 au 19, il avait envahi Rhinau où il a commis de grands dégats. Informé que les eaux avaient fait irruption dans notre canton, je me suis transporté leurs les points menacés dans le courant de l’après midi d’hier. Arrivé dans la commune de Gerstheim, j’y ai trouvé la partie basse déjà inondée et les habitans occupés à évacuer leurs maisons. De son côté l’autorité locale avait pris des mesures pour empêcher que l’eau n’envahit les parties plus élevées de la commune. A cet effet des bourrelets et des digues furent élevés sur deux lignes aux endroits indiqués par la nature du terrain. J’y ai veillé moi-même ; mais l’eau toujours croissante eut bientôt franchi la première ligne. Sur ces entre faites Mr le Préfet, instruit du désastre de Rhinau, s’était porté lui-même sur la ligne du Rhin, et arriva à Gerstheim accompagné de MM. Les Ingénieurs (...), et donna les ordres nécessaires. Depuis une heure environ la crue restait stationnaire et la nuit étant survenue, je repris le chemin d’Erstein. Dans l’intervalle les eaux avaient gagné les terrains en aval de Gerstheim, et toutes les terres comprises entre le Rhin et la route de Strasbourg à Marckolsheim se trouvèrent submergées. Je n’avais pas encore atteint le chef lieu, lorsque le tocsin et quelques personnes accourue sur les lieux m’apprirent que le hameau de Krafft, qui deux heurs auparavant et lors du passage de Mr le préfet ne présentait aucune apparence de danger était envahi à son tour. Je m’y suis rendu aussitôt, et j’y ai retrouvé la même nappe d’eau qui de la route s’étendait jusqu’au Rhin. Comme la route est moins élevée en cet endroit, les eaux l’avaient franchie et se déversaient sur une longueur de plis de 100 mètres sur les terrains compris entre le canal et la dite route ou on mis en sûreté les bestiaux et tout le mobilier qu’on a pu déplacer ; mais on a reconnu l’impossibilité d’opposer une barrière au fléau. Deux maisons de Gerstheim s’étaient écroulées hier ; il est vrai qu’elles étaient construites en briques crues. Tout le village de Daubensand est submergé et là le dégât sera immense car le terrain est bas et à une faible distance du Rhin. Les communications avec village sont entièrement interceptées. J’apprends le matin qu’une maison de Krafft menace de s’écrouler, et qu’un des côtés du canal du Rhône au Rhin a été rompu par la violence des eaux. Jusqu’ici il n’est parvenu à ma connaissance que quelqu’un ait péri. La misère est extrême à Gertsheim ; il en est sans doute de même dans les autres villages submergés. Il serait urgent de prendre des mesures pour assurer des subsistances aux inondés. Je termine à la hâte pour veiller à ce que des secours soient portés partout où besoin sera. La récolte de pomme de terre est perdue sur une vaste étendue de terrain. (...) ».
Source 8:Archives départementales du Bas-Rhin (ADBR), 390 D 664.
 Lettre du Maire de Boofzheim au Sous-préfet de Sélestat, 20 septembre 1852, Boofzheim : « Je puis vous annoncer avec plaisir que les eaux du côté de la route vers Rhinau ont baissé de 20 centimètre depuis 3 heures du matin, mais de l’autre côté vers Benfeld elles ont monté et occasionnent un grand dommage. En tout il y a maintenant 9 maisons écroulées à Bofzheim mais il y a encore d’autres qui sont sur le point de s’écrouler. Mr le Préfet était à Bofzheim hier soir entre 8 et 9 heures et il a promis de revenir encore aujourd’hui. La 11 Compagnie des pontonniers est arrivée ce matin à Bofzheim pour porter secours aux habitants de Rhinau.
Source 9:Archives départementales du Bas-Rhin (ADBR), 390 D 664.
 Rapport du Maire d’Artolsheim relatif aux inondations des eaux du Rhin et des élections empêchées au Sous-préfet, 20 septembre 1852, Artolsheim : « Nous Maire d’Artolsheim avons l’honneur de vous informer que le matin du (...) le 19 septembre nous avons été réuni avec les scrutateurs pour le second tour du scrutin afin de terminer les élections des membres du conseil municipal. Lorsque nous fûmes empêché par le tocsin et les cris d’alarmes des Bourgeois qui déjà alèrent au secours d’un pré nommé Lerch pour détourner le cours des eaux qui venaient en si grande quantité qu’elles débordèrent malgré une digue de 70 centimètres de hauteur. Ayant abandonné la maison commune. (...) N’ayant également pu nous opposer à la force de cette eaux pour éviter l’inondation d’une partie du village nous étions obligés de rompre la première digue afin de donner cours libre à cette eau et après de la faire passer derrière le village. Mais chose étrange c’est que l’eau a pris une direction contraire et elle a submergé tout le côté droit de la route qui passe par le village et a déjà renversée 7 habitations et plusieurs autres menacent ruine. Cet état de chose durait jusqu’au soir lorsque tout à coup on nous annonça que le côté droit va être envahi aussi, nous nous mîmes en garde mais nos soins étaient inutiles de sorte que pendant la nuit les eaux ont (...) et les granges sont remplies d’eau. L’eau a pris pour cette fois un cours si impétueux près du côté droit du canal que ce matin du courant elle a emporté un jeune homme de 19 ans (qui est noyé) avec son char a banc avec trois autres individus qui purent se sauver avec le secours de quelques autres hommes mais le jeune homme resta caché pendant trois quart d’heures sous l’eau après quoi on l’a sorti mort. (...) ».
Source 10:Archives départementales du Bas-Rhin (ADBR), 390 D 664.
 Lettre du Maire de Marckolsheim au Sous-préfet, 27 septembre 1852, Marckolsheim : « (…) Dès que les eaux envahirent la basse ville de Marckolsheim je pris des dispositions pour arrêter l’envahissement et j’y réussi à force de travail et grâce à l’empressement et à l’énergie de la population de cette ville. Quand le plus pressé fut fait et que le sauvetage des personnes menacées de périr dans le quartier envahi fut assuré je me rendis avec une partie de mes travailleurs à Mackhenheim et laissai une moindre partie d’entre eux ici. Quand j’arrivai à Mackenheim les militaires y arrivaient en même tems ; je pris le commandement et la direction des travaux de sauvetage, et ne quittai que quand il fut nuit. (...) ».
Source 11:Archives départementales du Bas-Rhin (ADBR), 390 D 664.
 Rapport du Maire de la commune de Schoenau relatif à l’inondation des 18 et 19 septembre 1852, 21 septembre 1852, Schoenau : « Par les pluies continuelles tombées dans le courant de la semaine dernière le Rhin a commencé à hausser dans la nuit du 17 au 18, dès le matin de ce dernier jour j’ai rassemblé quelques habitants pour aller réparer et soutenir la petite digue de l’Oberau qui a été exhaussée et élargie l’hiver dernier et qui est le point le plus dangereux pour notre banlieue et pour le village. Vers 10 heures du matin j’ai fait prévenir M. M. les maires de Saasenheim et de Sundhausen pour qu’ils nous envoient du renfort et pour qu’ils se portent de leur côté sur d’autres point qui menaçaient de devenir dangereux. Les travaux de réparation et d’exhaussement ont été continue jusqu’au soir sous la direction de Mr. Kreamer, conducteur des travaux du Rhin et de Mr. Butscha, entrepreneur desdits travaux. Les eaux continuent à monter ont rendu tous nos efforts inutiles, ont enlevés la petite digue de distance en distance, l’ont surpassé sur toute sa longueur et se sont jettées dans le canal du moulin et contre les digues de derrière. Voyant tous nos travaux superflus sur les devants, nous nous sommes portés en arrière pour élever des bourrelets en avant le village pour le garantir d’une submersion totale. Mr. Mathis, Inspecteur-voyer qui était arrivé sur ces entrefaites s’est rendu à Saasenheim et Sundhausen pour chercher les habitants de ces communes. Les travaux commencés vers 8 heures du soir ont été continue toute la nuit jusqu’à deux heures du matin, soutenus par 4 à 500 personnes sous la direction de Mr Daigremont, Ingénieur ordinaire des travaux du Rhin, de Mr Mathis, Inspecteur voyer et d’autres agents. Les eaux étaient parvenues à une hauteur de 40 centimètres au dessus de celle du mois d’août 1851, toutes les digues furent crevées et dépassées et nos travaux soutenus avec tant de peine, pendant toute la nuit, à la clarté de plus de 150 lanternes, furent enlevés ou submergés et le village qui était déjà en partie inondé par les eaux du canal du moulin qui furent refoulées en amont, fut pour ainsi dire totalement submergé, beaucoup de maisons, de cours, d’écuries et de granges se remplirent d’eau, alors il a fallu abandonner des travaux qui devenaient inutiles, pour aller sauver les bestiaux et les denrées. La petite maisonnette qui a tant souffert l’année dernière s’est écroulée dès le matin du 19 et beaucoup d’autres sont plus ou moins endommagées. Le 19 dès 6 heures du matin Mr (...), notre instituteur s’est rendu à Saasenheim avec 3 nacelles et quelques bateliers pour porter secours aux habitants de cette dernière commune avec laquelle toute communication était interrompue. A leur arrivée le village était déjà fortement inondé et au bout de quelques heures les rues, ruelles et même la grande route ressemblaient à des rivières, même à des torrents. (...) Vers le soir la navigation devient tellement difficile dans les rues que le batelier Joseph Roess de Schoenau fut emporté avec sa nacelle dans un jardin dont la clôture a été enlevée, jetté contre un arbre, la barque fut renversée et brisée en deux, son camarade se sauva sur l’arbre et lui-même fut ramassé par les hommes qui étaient dans une autre nacelle. (...) Aujourd’hui les eaux se sont déjà un peu retirées à Schoenau, on peut sortir pour aller sans quelques champs, sauver des légumes et retirer quelques pommes de terre de la boue avant qu’elles ne pourrissent. Toute la banlieue était un seul lac, pas un arpent n’a été épargné, tous les ponts sont enlevés, écroulés ou plus ou moins endommagés, les routes et les chemins crevassés et emportés, toute communication interrompue, en un mot une destruction générale. (...) ».
Source 12:Archives départementales du Bas-Rhin (ADBR), 390 D 664.
 Lettre du Maire d’Hessenheim au Sous-préfet de Sélestat, 23 septembre 1852, Hessenheim : « dans la nuit du 19 au 20 de ce mois, les eaux provenant du débordement du Rhin, ont jeté la désolation parmi les habitants de notre commune. Une partie de notre banlieue a été entièrement inondée par les eaux du Rhin, l’autre moitié a été envahie presqu’entièrement par les eaux souterraines qui, en ce moment encore, ne semblent point vouloir disparaître. Une grande partie de la récolte de nos pommes de terre, légumes et autres plantes est perdue. Dans ces tristes journées, il s’est passé deux scènes qui mériteront d’être connues par d’administration supérieure. Dans la matinée du 20, quatre individus, assis sur un char-à-banc, voulaient traverser les eaux qui coulaient comme un torrent sur la route entre Hessenheim et Artolsheim ; le courant ayant été très fort, l’eau a emporté voiture et cheval, et nos quatre individus ont été jetés dans un endroit où était à une profondeur d’environ trois mètres. Trois de ces individus ont été sauvés par le Sr Hermann douanier à Hessenheim, avec l’assistance de deux de ses collègues, Bauer et Benad ; le quatrième individu aurait été sauvé aussi s’il avait lâché la bride du cheval ; les manœuvres de cet animal n’ont pas permis de s’en approcher. Dans l’après-midi de cette même journée, un père de famille, accompagné de deux de ses enfants, voulait essayer de traverser le même chemin, mais le torrent a emporté le cheval avec la voiture. De tous les spectateurs, personne n’a eu le courage de voler au secours de ces malheureux qui allaient infailliblement se noyer, sans l’arrivée du Sr Hermann qui a d’abord retiré les enfants en ensuite le père qui était déjà à moitié asphixié. Le Sr Hermann qui est lui-même père de famille a ainsi opposé sa vie au plus grand danger pour sauver si personnes dans la même journée. (...) ».
Source 13:Archives départementales du Bas-Rhin (ADBR), 390 D 664.
 Lettre du Maire du Schoenau au Sous-préfet de Sélestat, 23 septembre 1952, Schoenau : « J’ai l’honneur de vous informer que les eaux sont presque (...) retirées et les habitants peuvent encore sauver des légumes et des pommes de terre. Hier au soir j’ai fait chercher à Richtolsheim 50 miches de pain et 3 (?) hectolitres de pommes de terre pour nos pauvres. Les vivres n’ont pas manqués chez nous. Les pauvres ont été secourus par les habitants plus aisés, comme cela se pratique toujours et j’ignorais qu’on faisait des distributions de pain, étant restés 3 jours sans aucune commercialisation. »
Source 14:Archives départementales du Bas-Rhin (ADBR), 390 D 664.
 Lettre du Maire de Sundhausen au Sous-préfet de Sélestat, 23 septembre 1852, Sundhausen : « J’ai l’honneur de vous faire connaitre que la digue principale du Rhin, qui couvre la banlieue de cette commune a été rompue et enlevée à fleur de terre sur environ cent mètres, au canton Stoeck. Il importe qu’elle soit rétablit le plus tôt possible. »
Source 15:Archives départementales du Bas-Rhin (ADBR), 390 D 664.
 Lettre du Maire de Sundhausen au Sous-préfet de Sélestat, 22 septembre 1852, Sundhausen : « les habitans de cette commune avec cinquante homme de troupe ont élevé une digue sur la route Nationale n° 68 pré de Richtolsheim ; Hier les eaux avaient fortement baisés et il a été reconnu par le Conducteur des ponts & chaussées que la digue est devenue inutile. (...) Le chef cantonnier au lieu de faire mettre ce bois [qui a servi à la construction de la digue] sur les bords de la chaussée, l’a fait jeté dans l’eau pour avoir eu le plaisir de le voir enlever par le courant de sorte que toutes ces bois sont maintenant à 100 et 200 Mètres encore même plus éloignés de la route dans les champs et contre la forêt. Des personnes notables de Richtolsheim ainsi que notre commune l’avait prié de ne pas jeter le bois dans l’eau mais il n’a écouté personne, c’est un acte de méchanceté de la part de ce cantonnier ».
Source 16:Archives départementales du Bas-Rhin (ADBR), 390 D 664.
 Lettre du Maire de Sundhausen au Sous-préfet de Sélestat, 22 septembre 1852, Sundhausen : « J’ai l’honneur de vous faire connoitre que, grace au concours au dévouement et au travail infatigable de la troupe nous avons pû conserver notre village de l’inondation, tous les eaux qui dépassaient la route Nationale N°68 à Saasenheim, Richtolsheim &Mackenheim, ont, moyenant une digue qui a été élevée sur le territoire de la commune de Richtolsheim pû être détournés de la commune, de sorte que le village n’a pas souffert, mais par contre ¾ de la banlieu ont été submergés. La perte occasionnée par cette inondation, sur le territoire de cette commune peut être estimée aproximativement à la somme de trente mille francs. »
Source 17:Archives départementales du Bas-Rhin (ADBR), 390 D 664.
 Lettre de l’agent voyer inspecteur au Sous-préfet de Sélestat, 25 septembre 1852, Sélestat : « Par votre lettre de ce jour vous me faites l’honneur de m’inviter à faire rétablir le pont entre Obenheim et Daubensand enlevé par les eaux et à vous rendre compte des mesures prises. »
Source 18:Archives départementales du Bas-Rhin (ADBR), 390 D 664.
 Lettre au Sous-préfet de Sélestat, 24 septembre 1852, Marckolsheim : « les gendarmes arrivent à l’instant de Schoenau ; Cette commune n’a souffert que très peu ; l’eau n’a pas pénétré partout dans l’intérieur du village, (...) n’a atteint que quelques maisons. »
Source 19:Archives départementales du Bas-Rhin (ADBR), 390 D 664.
 Extrait du registre des délibérations du conseil municipal d’Artolsheim, séance du 1er avril 1853, Artolsheim : « (...) Vu la lettre de Mr le sous Préfet du 26 Mars dernier par laquelle il fait connaitre que Mr le Préfet par sa décision du 16 février 1853. Il a fixé à six le nombre des maisons à reconstruire pour remplacer celles qui ont été détruites par l’inondation du Rhin, dont il a choisi l’emplacement N°2 sus dits. »
Source 20:Archives départementales du Bas-Rhin (ADBR), 390 D 664.
 Lettre du Sous-préfet de Sélestat au maire d’Artolsheim, 26 mars 1853, Sélestat : « Par décision du 16 février dernier, M. le Préfet du Bas-Rhin a fixé à six le nombre des maisons à reconstruire dans notre commune, pour remplacer celles qui ont été détruites par l’inondation du Rhin. L’emplacement choisi consiste dans un terrain communal qui aboutit à la rue du nouveau cimetière ; il est lavé en bleu sur le plan ci-joint (...) ».
Source 21:Archives départementales du Bas-Rhin (ADBR), 390 D 664.
 Extrait du registre des délibérations du conseil municipal de Friesenheim, 3 avril 1853, Friesenheim : « (...) Vu la lettre de Monsieur le Sous-Préfet tendant à ce que le Conseil Municipal concède un terrain Communal situé contre la route impériale pour y construire deux maisons en remplacement celles détruites par l’inondation du Rhin, suivant décision de Monsieur le Préfet du département du 16 février dernier. (…) »
Source 22:Archives départementales du Bas-Rhin (ADBR), 390 D 664.
 Rapport des membres de la commission au Préfet relatif aux inondations du Rhin et de l’Ill : « J’ai l’honneur de vous présenter les rapports de la 2e commission instituée par votre arrêté du 26 septembre 1852 pour examen des bâtiments de Ertsein-Gerstheim-Obenheim et Daubensand submergés. Nordhausen n’a éprouvé aucun dégat. (...) l’état suivant indique les dépenses reconnues nécessaires pour réparer, assainir ou reconstruire les bâtiments détériorés, avec le détail des matériaux qu’exigent ces diverses opérations. (…) »
Source 23:Archives départementales du Bas-Rhin (ADBR), 390 D 664.
 Lettre du Maire d’Obenheim au Sous-préfet de Sélestat, 11 octobre 1852, Obenheim : « Conformément à votre lettre du 8 du Ct j’ai l’honneur de vous adresser l’état nominatif des enfants de notre commune recueillis dans un hospice par suite de l’inondation du Rhin. Le nombre des admis est de vingt-neuf enfants et d’un homme marié. Ils sont répartis par culte ainsi qu’il suit : 1°. Enfants catholiques 23. 2°. Enfants protestants 6. 3°. Un homme marié protestant malade 1. Total 30. Parmi ce nombre il ne se trouve pas d’enfants naturels parce qu’on disait que les mères doivent regarder cette exclusion comme une punition. Ce jugement ne me paraît pas bien appliqué dans ce moment de détresse générale et ce serait punir l’enfant dans la mère. D’un autre côté des parents protestants ont été mal renseignés sur l’admission de leurs enfants, parce qu’on leur disait que les enfants seront transportés en Afrique. (...) C’est probablement à ce propos qu’on doit attribuer cette différence dans le nombre d’enfants déclarés pour chaque culte, surtout que les protestants forment les deux tiers de la population (...) ».
Source 24:Archives départementales du Bas-Rhin (ADBR), 390 D 664.
 Lettre du Préfet du Bas-Rhin au Sous-préfet de Sélestat, 23 septembre 1852, Strasbourg : « Un grand nombre de familles, tant à Rhinau que dans d’autres communes voisines du Rhin et de l’Ill, se trouvent sans asile et sans ressources par suite des inondations qui viennent de dévaster le département. (...) ».
Source 25:Archives départementales du Bas-Rhin (ADBR), 390 D 664.
 Lettre d’un Maire au Sous-préfet de Sélestat, 6 (...) 1852, Sélestat : « J’ai l’honneur de vous prévenir que le 30 novembre dernier, neuf enfants des inondés du Rhin, dénommés dans l’état ci-joint, placés au Willerhof, ont été dirigés sur l’hospice de cette ville [Sélestat] pour etre guérit d’une affection des gâle. (...) ». Il s’agit d’enfants indigents de Friesenheim (2) et de Diebolsheim (7).
Source 26:Archives départementales du Bas-Rhin (ADBR), 390 D 664.
 Rapport du Maire Président de l’hospice de Sélestat au Sous-préfet de Sélestat relatif à la situation des enfants des inondés du Rhin recueillis par l’hospice de Schlestadt, 31 décembre 1852 : « On compte 91 enfants après quelques mouvements, une arrivée et 8 sorties qui concernent des enfants rendus à leurs familles pour cause de nostalgie ou autres maladies : une enfant originaire de Saasenheim, deux d’Artolsheim, trois de Richtolheim et deux de Mackenheim. (…) »
Source 27:Archives départementales du Bas-Rhin (ADBR), 390 D 664.
 État des enfants appartenant aux communes désignées ci-après, victimes de l’inondation causée par le débordement du Rhin, recueillies par l’hospice civil de Schlestadt, dressé par le Maire de Sélestat, 28 septembre 1852 : Le 24 septembre 1852, Rhinau, 22. Le 27 septembre 1852, Saasenheim 27, Richtolsheim 13, Mackenheim 30, Bootzheim 19, Artolsheim 13. Le 28 septembre 1852, Diebolsheim 30. Total 154. Auxquels il faut soustraire 31 dirigées dans d’autres hospices. Reste donc à l’hospice 123 personnes.
Source 28:Archives départementales du Bas-Rhin (ADBR), 390 D 664.
 Lettre du Maire de Bootzheim au Préfet du Bas-Rhin, 14 octobre 1852, Bootzheim : « Par suite de la récente inondation, bon nombre d’habitans de cette commune se trouvent sans ressources et sans abri. Déjà la bienfaisance est venu à l’aide d’un grand nombre de familles en recueillant leurs enfans à l’hospice mais parmi les malheureux dont les habitations sont écroulées ou devenues inhabitables il en est qui, comme il était à prévoir, ont été atteints de maladies, et d’autres chez lesquels d’anciennes informités se sont aggravées. Lors e la visite que dans votre paternelle bonté, vous avez bien voulu faire à Bootzheim, vous avez remies entre les mains de l’Instituteur quelques sommes pour le soulagement des plus malheureux ; mais la source des secours est bientôt tarie en face de tant de misère. (...) ».
Source 29:Archives départementales du Bas-Rhin (ADBR), 390 D 664.
 Dossier relatif à la location des maisons construites pour servir d’asile aux familles dont les habitations ont été détruites – Secours aux victimes de l’inondation du Rhin du mois de septembre 1852 : « Exposé. Le 19 septembre 1852, une crue extraordinaire dépassant de 9 centimètres celle de 1641, de 12 centimètres celle de 1801, et de 50 centimètres celle de 1824, a envahi subitement la Vallée du Rhin. Les eaux, après avoir rompu les digues à Marckolsheim et à Rhinau, se sont répandues dans la campagne, et ont submergé, sur le territoire du département du Bas-Rhin, avec une violence plus particulière, les communes de Marckolsheim, Mackenheim, Bootzheim, Artolsheim, Richtolsheim, Saasenheim, Schoenau, Diebolsheim, Friesenheim, Rhinau, Boofzheim, Daubensand, Obenheim, Gerstheim, Erstein, Plobsheim, Eschau, et, dans la banlieue de Strasbourg, les villages du Neuhoff et du Neudorf. Dans chacune de ces localités, un nombre plus ou moins grand de maisons ont été renversées. Une souscription a été ouverte au profit des communes inondées ; le produit a été employé, en majeure partie, sous les auspices de M.C. West, Préfet du département, à la construction d’habitations pour les familles victimes de l’inondation. (...) ».
Source 30:Archives départementales du Bas-Rhin (ADBR), 390 D 664.
 État de situation des travaux au 27 mai 1854 suite à l’inondation du Rhin, dressé par l’architecte de l’arrondissement de Sélestat, 28 mai 1854, Sélestat : Marckolsheim : 2 petites maisons occupées. Mackenheim : 4 grandes maisons et 10 petites maisons occupées. Bootzheim : 2 grandes maisons achevées et 9 petites maisons achevées dont les n° 10 et 11 ne sont pas occupées. Artolsheim : 2 grandes maisons achevées et 4 petites maisons achevées dont la n° 2 n’est pas occupée. Richtolsheim : 4 petites maisons achevées qui restent à disposer. Schoenau : 4 petites maisons couvertes, dont trois sont prêtes à recevoir la menuiserie « à 1 idem les bonsillages en train ». Saasenheim : 2 grandes maisons achevées et 4 petites maisons achevées qui sont occupées. Diebolsheim : 2 petites maisons achevées, 5 petites maisons couvertes et une petite maison « haut du toit » dont « 2 occupées à 5 la pose de la menuiserie en train. 1 pas couverte manque de tuiles, elles arrivent lundi prochain. Friesenheim : 2 petites maisons achevées, n° 2 évacuée. Rhinau : 2 grandes maisons couvertes et 4 petites maisons couvertes « dans 8 jours à disposer, sur 5 maisons à une les endroits en retard faut de chaux ». Obenheim : 3 maisons achevées et 4 et petites maisons achevées qui sont occupées. Daubensand : 1 petite maison couverte, 1 maison « haut du toit » « en retard de 8 jours pour manque de chaux. Elle arrivera lundi prochain ».
Source 31:Archives départementales du Bas-Rhin (ADBR), 390 D 664.
 État indiquant 1° le chiffre des pertes afférentes aux personnes privées de toute espèce de ressource par l’effet de l’inondation, 2° le montant des dommages éprouvés par les personnes qui, bien que n’ayant pas tout perdu, seraient dans l’impossibilité reconnue de reprendre l’exercice de leur profession ou de leur industrie et d’assurer leur existence, si elles n’étaient point aidées par l’administration, 3° le nombre d’individus qui doivent être compris dans chacune de ces catégories, dressé le 9 décembre 1852. Tableau 2
Source 32:Archives départementales du Bas-Rhin (ADBR), 390 D 664.
 Lettre du Préfet du Bas-Rhin aux Maires des communes de Gerstheim, Obenheim, Daubensand, Boofzheim, Rhinau, Friesenheim, Diebolsheim, Saasenheim, Artolsheim, Richtolsheim, Bootzheim, Mackenheim, Schoenau, Sundhausen et Marckolsheim, 23 octobre 1852, Strasbourg : « M. le Maire, Dans les premiers moments de l’inondation, la perte des récoltes engrangées, l’impossibilité de tirer parti des produits encore en terre, la rupture des toutes les communications ont imposé à l’administration le devoir de fournir la nourriture quotidienne à un grand nombre de familles. Aujourd’hui la situation n’est plus la même. La remise en culture des terres dévastées et les travaux ruraux ordinaires de la saison exigent des (...) auxquels s’offre un salaire. La construction et la réparation des bâtiments endommagés et les travaux que le gouvernement fait exécuter dans l’intérêt de la défense des rives, créent des moyens d’existence pour un grand nombre d’individus. Il est donc essentiel que la liste des personnes nourries jusqu’à présent des seuls dons de la charité publique exprimée, sois révisée avec soin et qu’on n’y maintienne que celles qui sont dépourvues de tout moyen d’existence dans l’impossibilité de se procurer du travail. (...) Vous dresserez un état désignant les chefs de famille et indiquant le nombre de personnes dont celle-ci se compose ; les quantités de blé et de pommes de terre nécessaires pour l’alimentation quotidienne de chacune ; la quantité qu’elles peuvent se procurer avec leur propres ressources et celles qu’il y a lieu d’y ajouter. Aux familles qui n’ont pas de vache, on accordera du beurre et du lait pour la préparation des aliments. Il ne sera fourni de viande qu’aux personnes faibles ou malades. (...) »
Source 33:Archives départementales du Bas-Rhin (ADBR), 390 D 664.
 Lettre à l’architecte d’arrondissement, 19 février 1953 : « (...) par un rapport du 5 février courant, j’ai proposé à Mr le Préfet, de fixer provisoirement le nombre des maisons détruites par l’inondation du Rhin, qu’il y aura lieu de faire reconstruire au moyen des fonds de souscription, conformément aux indications suivantes ; savoir : Marckolsheim 2, Mackenheim 16, Bootzheim 14, Artolsheim 6, Diebolsheim 4, Schoenau 4, Saasenheim 6, Diebolsheim 8, Friesenheim 2, Bofzheim 6, Rhinau 6, Gerstheim 12, Obenheim 7. Ensemble 93. »
Source 34:Archives départementales du Bas-Rhin (ADBR), 390 D 664.
 Relevé nominatif des enfants indigents appartenant aux familles inondées du Ried, existant dans l’hospice civil de Schlestadt à la date du 19 octobre 1852, dressé par le Maire Président de Sélestat, 19 octobre 1852, Sélestat : Rhinau : 8 personnes. Saasenheim : 24 personnes. Artolsheim : 14 personnes. Richtolsheim : 9 personnes. Mackenheim : 20 personnes. Bootzheim : 17 personnes. Diebolsheim : 11 personnes. « L’état sanitaure ne laisse rien à désirer. Sur 104 enfants il n’y en a que quatre qui ont de légères affections. L’habillement a été complété par les soins des Dames de société de St Vincent de Paul et par les personnes charitables de la ville. Tous les jours, ces enfants apprennent à lire, à écrire et à calculer en allemand et en français. Cette instruction se fait dans l’établissement même de 9 à 11 heures du matin. Tous les enfants sont catholiques, ils reçoivent l’instruction religieuse par le clergé de l’Eglise Ste Foi tous les jours de la semaine, y compris le Dimanche, excepté les Mardis et les Vendredis où les Dames de la Société St Vincent de Paul leur apprennent à coudre et à tricoter. La situation physique et morale se trouve des plus satisfaisante ».
Source 35:Archives départementales du Bas-Rhin (ADBR), 390 D 664.
 Lettre du Maire de Sunhouse au Sous-préfet à Sélestat, 17 octobre 1852, Sundhouse : « (...) Il résulte de la vérification des pertes occasionnées par l’inondation du Rhin du 19 septembre dernier, que les habitans, de cette commune ont perdu tant en récolte qu’en terrain pour une valeur de 3400 francs ; la perte est plus sensible qu’on ne l’avait supposé du premier abord et a principalement frappé les habitans pauvres et peu aisés, qui ont déjà eu à souffrir du même fléau en 1850 et 1851. Je viens en conséquence, Monsieur le Sous-Préfet, vous prier, de vouloir bien faire comprendre cette commune, parmi celles, auxquelles il sera alloué des secours, soit du gouvernement, soit du département, où des souscriptions particulières. (...) ».
Source 36:Archives départementales du Bas-Rhin (ADBR), 390 D 664.
 Lettre au Préfet, 24 novembre 1852 : « Suivant l’état du 3 novembre courant, ci-joint, il est dû à 28 ouvriers employés pendant les journées du 22 et 23 septembre dernier, aux travaux de fermeture de la brèche ouverte dans la digue d’Artzenheim, par les eaux du Rhin, la somme de 74f. 40ct. (...) ».
Source 37:Archives départementales du Bas-Rhin (ADBR), 390 D 664.
 Lettre du Maire de Nordhouse, au Sous-préfet de Sélestat, 21 octobre 1852 : « quelques jours après la disparition des eaux de l’Ill et du Rhin, j’eus déjà l’honneur de vous signaler la commune de Nordhausen comme ayant beaucoup souffert par l’inondation. Aujourd’hui qu’il est constaté que la perte des récoltes en nature de pomme de terre, choux, navets de Silésie et regain est presque générale dans la partie Est de la banlieue, j’ose revenir à ce sujet. J’ai à vous communiquer que le dommage près sur tous mes administrés, mais principalement sur beaucoup de familles pauvres qui, dépourvues de pommes de terre, n’ont à s’attendre qu’à la misère. Les pommes de terre, ce pain des pauvres en hiver, ont été extraites avec peine, il est vrai, après l’écoulement des eaux ; mais elles sont pourries maintenant. (...) ».
Source 38:Archives départementales du Bas-Rhin (ADBR), 390 D 664.
 Liste des habitants qui ont éprouvés des pertes par suite du débordement de l’Ill dans les banlieues de Benfeld, dressée par le Maire de Benfeld, 18 octobre 1852, Benfeld : 15 personnes sont concernées.
Source 39:Archives départementales du Bas-Rhin (ADBR), 390 D 664.
 Lettre du Maire d’Ohnenheim au Juge de paix, 28 octobre 1852, Ohnenheim : « j’ai l’honneur de vous informer que la commune d’Ohnenheim avoit adressé à l’administration supérieure une démarche aux fins de faire constater les pertes causées dans sa banlieue par l’inondation de l’Ill et des eaux de sources. Lors de la réunion de la commission nommée à cet effet par Mr le Sous-Préfet, il a été reconnu que les pertes sont très considérables dans quelques cantons, mais cependant pas à comparer à celles causées par le débordement du Rhin, que par conséquent on a été d’accord de ne pas donner suite à la demande. Dans cette circonstance les habitants aisés de la commune ont manifesté l’intention de secourir pendant une partie de l’année les malheureux de la commune qui par suite des pluies continuelles n’ont pas fait de récoltes, et demandent d’être exempts de la souscription en faveur des inondés du Rhin (...) ».
Source 40:Archives départementales du Bas-Rhin (ADBR), 390 D 664.
 Plan d’ensemble des 8 communes avec indication des propositions pour emplacements des maisons à construire en remplacement de celles détruites par l’Inondation du Rhin, dressé par l’architecte de l’arrondissement, 18 mars 1853, Sélestat.
Source 41:Archives départementales du Bas-Rhin (ADBR), 390 D 664.
 Liste nominative des habitants de la commune de Schoenau qui sont dans l’impossibilité de se procurer leur nourriture, dressé par les membres du bureau de bienfaisance et de la commission des secours, 10 mars 1853, Schoenau. 31 familles (soit 84 personnes) sont dans l’impossibilité de se procurer leur nourriture.
Source 42:Archives départementales du Bas-Rhin (ADBR), 390 D 849.
 Lettre du Préfet du Bas-Rhin aux communes d’Erstein, Benfeld, Sélestat, Strasbourg, 11 octobre 1852 : « les moyens de transport des matériaux de construction, denrées X destinés aux inondés du Rhin, s’organisent. La mairie de votre commune n’est pas seulement désignée comme lieu de dépôt, mais aussi comme centre des distributions ultérieures. A ce dernier titre vous recevrez, outre ce qui vous viendra directement, et ce dont vous voudrez bien me tenir informé, jour par jour, afin que j’en dispose pour qui sera en sus (...) ». Erstein est centre de distribution pour Gerstheim, Obenheim, Daubensand. Benfeld est centre de distribution pour Boofzheim, Rhinau, Friesenheim, Diebolsheim. Sélestat est centre de distribution pour Saasenheim, Artolsheim, Richtolsheim, Bootzheim, Mackenheim, Schoenau, Sundhausen.
Source 43:Archives départementales du Bas-Rhin (ADBR), 390 D 849.
 Lettre du Maire de Kogenheim au Sous-préfet de Sélestat, 9 octobre 1852, Kogenheim : « le débordement de l’Ill et de la Scheer, traversant la banlieue de cette commune, a occasionné un dommage réel aux propriétaires et locataires riverains de ces rivières, qui ont submergée le 19 et 20 septembre dernier les terres et prés, ce qui a gâté ou emporté les X récoltes, comme pommes de terre (...) La perte eut été moins sensible, dans la tempête du cinq courant, qui emporta encore les regains qui furent fauchés ou restan sur les prairies et que l’eau avait ménagé (...). »
Source 44:Archives départementales du Bas-Rhin (ADBR), 390 D 849.
 Lettre du Maire de Witternheim au Sous-préfet de Sélestat, 12 octobre 1852, Witternheim : « Bon nombre des habitans de notre commune ont fait à la mairie la Déclaration qu’ils ont souffert par les inondations des eaux. (...) ».
Source 45:Archives départementales du Bas-Rhin (ADBR), 390 D 849.
 Lettre du Maire de Ohenheim au Sous-préfet de Sélestat, 7 octobre 1852, Ohenheim : « Sur la demande des principaux habitants propriétaires de cette commune, concernant les dommages causés par les inondations, j’ai l’honneur de vous informer que la commune d’Ohenheim est une de celle qui, située entre le canal et l’Ill, a le plus souffert par les eaux de source ; toute la récolte des choux et des betteraves est presque entièrement détérioré et nulle ; une partie de pommes de terre située sur les parties bases est détruite et a récolte de cette espèce de comestible situe sur les cantons les plus élevés est des plus médiocres. Outre cela est survenu le 5 de ce mois un ouragan qui a causé un dommage considérable aux tabacs pendus dans séchoirs et qui, déraciné et renversé une vingtaine d’arbres moyens dans les champs (...). »
Source 46:Archives départementales du Bas-Rhin (ADBR), 390 D 849.
 Lettre du Maire de Osthouse au Sous-préfet de Sélestat, 7 octobre 1852, Osthouse : « En raison des dégâts occasionnés par les grandes eaux sur une forte étendue de la banlieue, je viens conformément à la circulaire de Mr le Préfet du 27 septembre dernier vous prier d’avoir la bonté de désigner des experts, qui apprécieront les pertes supportées par les habitants de ma commune ».
Source 47:Archives départementales du Bas-Rhin (ADBR), 390 D 849.
 Lettre du Maire d’Ebermunster au Sous-préfet de Sélestat, 4 octobre 1852, Ebermunster : « des dommages très considérables, ayant été causé aux habitans d’Ebermünster par suite des dernières inondations de l’Ill, qui ont presque entièrement détruit la récolte du regain, principale ressource des pauvres de notre commune, j’ose vous supplier de vouloir bien nommer des experts chargés de constater les pertes ».
Source 48:Archives départementales du Bas-Rhin (ADBR), 390 D 849.
 Lettre du Maire d’Elsenheim au Sous-préfet de Sélestat, 3 octobre 1852, Elsenheim : « J’ai l’honneur de vous consulter si les pertes résultant des inondations des rivières qui traversent cette commune, pertes qui sont dans quelques cantons de la banlieue plus considérable que celles éprouvées du côté du Rhin, et de l’Ill, peuvent ou non, être comprises dans les demandes en remise, dont la formation est prescrite par la circulaire du 27 septembre dernier (...) ».
Source 49:Archives départementales du Bas-Rhin (ADBR), 390 D 849.
 « Conformément à la circulaire de M le Préfet en date du 27 septembre dernier, les habitans de cette commune, auxquels les inondations récentes de l’Ill ont causé des dommages, se sont présentés devant vous, pour faire la déclaration du montant approximatif des pertes qui se montent à plusieurs milliers de francs (...) ».
Source 50:Archives départementales du Bas-Rhin (ADBR), 390 D 849.
 Lettre du Maire de Rossfeld au Sous-préfet de Sélestat, 6 octobre 1852, Rossfeld : « J’ai l’honneur de vous adresser ci-joint, un état portant les déclarations pour pertes en récoltes de nos habitants. Veuillez bien m’informer en retour si ces déclarations suffisent pour l’obtention de diminution d’impots sur les biens ou si les propriétaires sont obligés de faire chacun en particulier la demande, simple ou double, dans la forme ordinaire pour obtenir dégrèvement ».

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